Le sectarisme a changé

Ayant appartenu à une secte, y ayant été étudiant puis enseignant à temps plein pour une durée de quatre ans soit de 1978 à 1982, je pense être qualifié pour connaître et surtout reconnaître une mouvance sectaire quand j’en vois une. J’ai même fait un peu de déprogrammation pour des amis dont les enfants s’étaient fait embarquer, mais je n’ai pas aimé l’expérience. J’ai trouvé dix fois plus difficile de sortir des gens de cette merde que de m’en sortir moi-même. Quand l’empreinte émotionnelle est profonde, cela devient extrêmement pénible de s’y attaquer. Bref, quand l’hameçon est accroché dans le fond de l’estomac du poisson… c’est foutu.

Retenez ceci. Tout être humain qui est plongé 24/24 et 7/7 dans un environnement donné fabriqué par des éléments faux, fantaisistes, voire absurdes, finira par y croire à cent pour cent s’il y est intégré graduellement, aussi intelligent soit-il. C’est le syndrome de la grenouille. Plongez ce batracien dans de l’eau qui bouille, il fera tout pour en sortir, mais plongez-le dans une eau tiède et confortable, faites grimper la température et il mourra ébouillanté sans aucune résistance. Ceci n’est pas une mauvaise blague mais un fait bien réel et scientifique.

Je n’ai aucun regret de mon expérience, j’ai vécu une fabuleuse période de ma vie que je ne referais pas, mais faut-il le dire, ce n’était pas une secte à la Jim Jones quand même. J’ai écrit un ouvrage sur cette portion de ma vie qui s’intitule Métamorphoses chez Québec-Livres, alors je ne vais pas repasser ce même plat.

Le mot secte dépasse la simple organisation, c’est un concept.

J’aimerais ici décrire la substance sectaire, ce qui est attirant, ce qui est puissant au niveau de la sectarisation et définir aussi les types de sectes, mais surtout, ce qu’elles ont toutes en commun qu’importe la thématique véhiculée, que ce soit une valeur religieuse, spirituelle, militaire, politique, ésotérique ou autre. Oui, j’ai dit militaire, mais aussi paramilitaire, et par extension, tout mouvement révolutionnaire ou terroriste qu’il s’agisse du d’Aesch, d’Al Qaeda ou des suprématistes blancs, sans oublier tous les mouvements d’extrême droite ou gauche du monde entier, ce qui n’est pas peu dire. Si les Américains ont leur Parti national socialiste d’inspiration nazi, la Michigan Militia (Timothy McVeigh en était membre) Proud Boys et une foule d’autres, le Canada n’est pas en reste avec une présence marginale, mais toujours bien réelle des Ku Klux Klan, des Soldiers of Odin, de l’Aryen Nation et même de La Meute, surtout à l’encontre de l’Islam qui s’en défend bien et se montre plus discrète.[1] Maxime Bernier n’est pas non plus très reposant avec son Parti populaire du Canada considéré d’extrême droite.

Soldiers of Odin.

En Amérique les mouvements extrémistes, pas tous évidemment, sont responsables de plus de 78% des meurtres politiques versus 26% commis par les islamistes. Présentement, au lendemain des évènements du 6 janvier 2021 au Capitole, le Homeland Security a émis un avis officiel à l’effet que cette menace terroriste domestique pourrait dépasser, et de loin, celle provenant de l’étranger. Une demande a été faite, à la mi-janvier 2021, par les policiers du Capitole de maintenir de manière permanente les clôtures entourant cet édifice où se réunissent autant les membres du congrès que ceux du Sénat.

Au Québec, le mouvement américain Qanon fait des petits dont le fils du couple felquiste des années 70, Alexis Cossette Trudel qui, bien sûr, épouse le premier point en commun qu’ont tous ces gens sans exception et qui se résume par : « Nous ne sommes pas une secte ». Aucun guru, maître à penser, chef ou autre ne va afficher ses activités comme étant sectaires, pas plus qu’un agresseur sexuel ne va distribuer des cartes d’affaires sur lesquelles il serait inscrit « Jean-T. Fourré. Attouchements et viols en tout genre. Prenez-rendez-vous au (555) 123-4567 ».

Il existe trois types de sectes et plusieurs sous-types se dégageant de chacun. Une secte est avant tout un moule dans lequel on s’englue pour en épouser la forme (dont le contenant mais aussi le contenu est habituellement toxique) en subissant une force de persuasion extrêmement bien articulée, répétée à outrance, ramenée constamment sous des angles différents, mais similaires, frisant l’obsession et dont les propos sont très souvent associés à des manifestations de violence, soit mineures ou bien sûr majeures, comme les attentats terroristes bien connus dans le monde entier. Tout comme le mot organisation peut définir autant les Nations Unies que la Main Noire, le mot secte ratisse très large et dépasse, et de très loin, la perception du public qui n’est pas très bien informé.

Premier type de sectes

Elles sont très vastes, grandes, avec pignon sur rue et de bonnes apparences. À priori, personne ne voit ces organisations comme des sectes, mais elles en ont toutes les caractéristiques. Il s’agit des religions, dont le christianisme et l’islam, les forces armées, les milices et les forces policières ainsi que certains partis politiques dont le message est plus à l’extrême droite ou gauche qu’au centre. Ce type de secte l’est parce que la base d’un mouvement sectaire est la pensée unique forte, intense et imposée. L’eau tiède qui devient bouillante. Celle-ci est véhiculée comme un mantra et repose soit sur la Foi ou la ligne de Parti. On y retrouve l’interdiction plus ou moins sévère et contrôlée de critiquer la gestion et la direction, parce qu’inspirée par une force invisible et religieuse ou par un penseur adulé depuis toujours, mort ou vivant, ou parce que les ordres sont les ordres et qu’on ne discute pas les ordres.

La secte se caractérise selon qu’elle soit une communauté où l’on y vit ou pas, par la force de l’habitude de toujours penser et agir en fonction des directives émises y étant plongé continuellement ou presque. Cela peut sembler gros de dire que l’Armée est une secte, mais c’est bien le cas. Les Forces armées ont leurs secrets, leurs méthodes, leurs armes, leur propre système de justice, et rares sont les civils qui peuvent s’ingérer dans leurs protocoles. C’est une société entière, complète, autonome au sein des sociétés civiles. Idem pour les religions qui n’aiment absolument pas l’idée de se faire traiter de secte, mais tout y est !

Le second type de sectes

C’est le plus connu et qui est à l’origine du mot secte ou cult en anglais. Il s’agit d’organisations du genre Témoins de Jéhovah, Église de Scientologie, auxquelles on adhère partiellement et qui exigent une participation financière qui va de très légère à très lourde. Cela vaut pour les ordres monastiques, mais dans ce cas de figure c’est le don de soi qui est absolu, l’argent ne joue plus et c’est une vie renfermée exclusive qui peut aller jusqu’à l’obsession comme notamment l’ordre des Chartreux et des Trappistes ou les ordres composés de femmes cloîtrées obéissant à un silence total tout au cours de leur vie. Cela existe aussi dans de nombreux ordres monastiques en Asie. Ces communautés furent très éprouvées en Europe par la Réforme de Luther sans laquelle il y aurait de ces monastères partout par vaux et par champs. Un article complet sur cette thématique ne suffirait pas à y décrire tout ce qui s’y passait.

Depuis l’avènement d’Internet on voit de plus en plus de maîtres à penser, de croissants personnels ou, empruntés du vocabulaire indien, des gurus. Ils mobilisent une grande quantité de gens contre un montant X, œuvrant depuis un site web et se présentant en conférences ou en séminaires. Rappelons-nous Ernst Zundel qui dans sa folie niait l’holocauste ; cette catégorie ayant fleuri depuis 1995, mais ce n’est que l’un d’eux. La participation financière du fidèle ou de l’adepte est au cœur même de tout. Quant aux effets positifs de tels enseignements, c’est un débat qui n’aura sans doute jamais lieu.

Mais il ne faut pas devenir cinglé avec ça

Une dame qui vend des cours payants en ligne pour apprendre à tricoter, faire du dessin, du yoga ou un type qui donnent des leçons de self défense ou de maniement de l’arbalète constitue une petite entreprise commerciale et c’est tout. Comme mentionné plus haut, il faut traduire par contenu sectaire celui fort, intense et imposé par une force de persuasion extrêmement bien articulée, répétée à outrance, ramenée constamment sous des angles différents, mais similaires, frisant l’obsession et dont les propos sont parfois associés à des manifestations de violence, soit mineures ou bien sûr majeures. L’eau tiède qui se met à bouillir. Les sectes sont intrusives à l’extrême, elles contrôlent le quotidien de votre existence, fonctionnent par diktats et consignes très précises. J’allais dire, comme certaines organisations sanitaires gouvernementales, mais je vais me retenir.

Le troisième type de sectes

Ce sont les sectes fermées, pas secrètes, mais discrètes. Elles proposent des produits naturels ou des éléments ayant un caractère idyllique, voire ésotérique, comme appâts. Là encore il ne faut pas voir de loups quand ce sont des chiens et ne pas tomber dans l’excès. Il ne se cache pas une secte dans l’arrière-boutique de toutes ces petites vitrines populaires. Il existe des commerces purs, simples et tout à fait innocents dans ce domaine comme dans tout autre, mais il est vrai que rares sont les sectes qui ont comme paravent un atelier de soudure ou une laverie automatique.

On va donc appâter les gens par des bricoles, mais aussi des sessions gratuites, des rencontres éparses qui graduellement deviennent payantes. L’objectif visé est de recruter des adeptes permanents qui vont y passer leur existence, en tant que travailleurs le plus souvent bénévoles, et qui vont y vivre et travailler au sein de l’organisation avec de très rares occasions de sorties. Les anciens Apôtres de l’Amour infini, l’ancien Institut de Métaphysique Appliquée, les camps de survivalisme et autres multiples organisations similaires, mais qu’on découvre uniquement que si on les cherche.

J’ai fait partie de cette dernière catégorie, mais celle de Jones tout comme de Koresh (Waco) l’Ordre du Temple solaire, Heavens Gates sont beaucoup plus rares et se démarquent par une violence permanente parfois même à l’endroit des enfants, des abus sexuels évidents et répétés. Très souvent cela tourne au vinaigre avec plaintes, arrestations, voire résistance, usage de la force, etc. La violence et les armes, le suicide collectif se produisent, mais pas toujours évidemment. Rappelons-nous la célèbre secte de Moïse ; ce fou dangereux du nom de Rock Thériault a dirigé une secte de 12 personnes au Québec et en Ontario de 1977 à 1989.

Peut-on succomber facilement ?

Oui et non. Vous tous et toutes en lisant les faits entourant la secte de Moïse seriez les premiers à affirmer catégoriquement que jamais vous ne vous seriez laissé prendre par un illuminé pareil. Je suis entièrement d’accord. Voyons cela en détail.

Il existe des sectes qui ne pratiquent aucun prosélytisme ce qui est extrêmement important. Les Forces de l’ordre n’en font pas. Personne ne vous incite fortement à coups d’arguments irréfutables à devenir membre des Forces armées. Le Judaïsme ne fait aucun prosélytisme, ou n’en fait plus devrais-je dire. Il en va de même des Ordres monastiques. Lorsque je suis monté au sommet des montagnes de roc des Météores où tels de grands oiseaux noirs y vivent en solitaires les moines orthodoxes de la Grèce, l’atmosphère sectaire était très présente, incluant leur phobie d’être pris en photo cela pouvant leur enlever leur âme, mais personne ne nous a incité à les rejoindre ! Pas plus qu’un séjour à l’abbaye St-Benoit ne vous transformera de force en petit moine à tonsure. Tout est là. Le sectarisme navrant par contre est très prosélyte.

J’ai en mémoire les sessions d’informations que je donnais pour l’institut de Métaphysique Appliquée. J’étais très convaincant et bon vendeur mais à ma défense, j’y croyais, je n’essayais pas de manipuler les gens et c’est d’ailleurs le plus grave problème des sectes. Sont très rares ceux qui vous entortillent dans leur cocon arachnophile pour ensuite aller rigoler en fin de journée pour fêter de belles prises. Le gars qui vend des minounes oui, mais pas les sectes. Pas tous, mais plusieurs des adeptes de mouvements sectaires succombent à la dérive avec une foi réelle, une véritable conviction. Les mots délire, paranoïa, obsession, compulsion sont au cœur du phénomène sectaire et des gens atteints par ce genre de troubles mentaux sont des victimes, des cibles parfaites. Ce qui devient alors un problème, réside dans le fait que contrairement aux traitements que recevraient ces gens par une aide psychologique appropriée, les sectes vont exacerber ces troubles, les valoriser comme étant une force créatrice puissante, créant un substrat mental très efficace, une base. Assez rapidement par attachement, voire par dépendance affective, le sujet y croit, se croit et finit par alourdir son passif et devient de plus en plus délirant et paranoïaque. Ainsi, l’agresseur aux tendances morbides peut alors devenir un tyran sadique, dangereux et passer à des actes criminels. Dans le cas des sectes religieuses, ils font cela au nom de Dieu ! La série télévisée, La servante écarlate, bien que fictive montre comment une société, voire un pays tout entier peut tomber dans la dérive sectaire.

À la demande des parents, j’ai déjà tenté de convaincre deux frères de sortir illico du mouvement raëlien qu’ils avaient joint en abandonnant leurs études et dilapidant tout leur argent. Ce fut comme escalader l’Everest pieds nus et sans oxygène. Ils y sont encore je parie, collectant des fonds pour adopter un clitoris ! Ne riez pas, c’est un fait.

Tout être humain a des forces et des faiblesses et quand les circonstances et les conditions sont parfaites, tout être humain pourrait succomber à sa secte, croyez-moi. L’être humain se moule dans la culture de son milieu. Un petit Africain de souche vivant à Lagos n’aura pas la même culture qu’un petit Montréalais de souche, mais c’est dans l’environnement de chacun qu’est la clef de l’envoûtement, selon que le sujet y est profondément malheureux, rejeté ou qu’il soit un véritable caïd ! En Colombie, en Somalie, comme au Québec, les règles sont les mêmes, mais évidemment les détails varient considérablement en fonction des cultures.

Un mouvement sectaire peut être attirant s’il permet aux forces de l’un d’être mises en valeur quand personne n’en veut. Les nazis ont magnifiquement utilisé cette particularité de la nature humaine en misant sur le goût inné de brutaliser de certains Juifs pour en faire des kapos, soit des agents de l’ordre dans les camps de concentration. Des gens similaires vont devenir policiers ou militaires plutôt que bandits pour détenir une autorité leur permettant un recours légal à la violence. La secte peut être attirante aussi pour compenser les faiblesses d’un autre. Une secte peut attirer un adepte par ce qu’elle enseigne et qui coïnciderait avec de nombreux éléments de la pensée de cette personne, trop contente d’y trouver un appui, possiblement plusieurs appuis et de former une sorte de famille.

Le concept de la famille est très utilisé et pas seulement que dans la mafia, une secte criminelle s’il en est une. C’est séduisant dans le cas de gens qui entretiennent un recueil de croyances non adaptées à leur milieu familial ou social, qui se sentent exclus ou rejetés, qui ne trouvent pas leur place. J’ai déjà écrit et je m’assume : « Je pense qu’un nombre encore plus important de gens que maintenant se seraient entichés d’une secte s’ils avaient été sollicités par la leur. Ce n’est pas arrivé parce qu’ils n’ont pas cherché ou n’ont pas trouvé. »

Un être humain peut être formé ou déformé par tant d’aléas possibles et variés en nature comme en intensité qu’il est impossible de déterminer pourquoi les gens deviennent adeptes d’une secte, mais on peut déterminer pourquoi TELLE personne est devenue adepte de TELLE secte. La nuance est fondamentale. Quand on ajuste aux caractéristiques de l’individu devenu adepte les éléments structurels d’une secte bien définie, il est alors aisé d’y découvrir les mobiles, les accroches, les similarités, en d’autres termes les besoins d’un, versus les offres de l’autre et finalement pourquoi cet adepte est passé à l’acte.

Les adeptes ne sont pas tous malades

Les besoins émotionnels profonds, satisfaits ou non, peuvent générer des frustrations, des comportements asociaux, permanents oui, mais le plus souvent temporaires, voire épisodiques. Pour cette raison, il ne faut pas répandre cette impression très prisée des gens qui sautent aux conclusions plus qu’ils ne marchent, que tous les adeptes de sectes sont mentalement dérangés, voire fous à lier. Il y en a, il y en a même plus qu’il n’en faut, mais la majorité des adeptes sont plutôt à la recherche d’un bien-être que la vie jusqu’à ce jour ne leur a pas offert. Ils sont en manque permanent de quelque chose et deviennent plus susceptibles que d’autres à se faire manipuler par des promesses même fantaisistes ou complètement folles.

Il n’y a pas que des sectes religieuses

Les gens peu informés, parce que peu intéressés, vont toujours croire qu’il n’y a que des sectes religieuses ou ésotériques. Cela s’explique par la chasse aux sectes ouverte en 1980 dans la plupart des pays qui ont vivement réagi au suicide de 900 adeptes de la secte de Jim Jones. C’était justifié, mais mal géré puisque les sectes habituellement visibles au coin des rues sont soudainement devenues underground, tout en maintenant la même radicalisation parfois même exacerbée, les adeptes étant appelés à se méfier, voire haïr les autorités officielles et les gens ordinaires, c’est-à-dire, les autres.

Cela dit, il peut devenir embêtant d’accuser un regroupement de secte, uniquement parce qu’il en a l’allure. À ce compte-là, les Guides et les Scouts sont une secte, tout comme les Chevaliers de Colomb et les Cercles des Fermières qui gardent jalousement secrète la recette de leurs cretons ! Ne soyons pas ridicules.

Tout repose sur l’intensité

C’est ce qu’il faut détecter, car au-delà de la forme et de l’apparence sectaire, c’est l’INTENSITE ACCAPARANTE, ENVAHISSANTE ET INTRUSIVE de l’enseignement qui va définir la secte. Comme dit plus haut à la blague, une communauté de femmes qui se réunissent pour inventer des recettes de tartes aux pommes secrètes aura beau en avoir tous les aspects incluant un guru de 97 ans aux yeux bizarres, ce n’est pas une secte. Par contre, les Témoins de Jéhovah peuvent devenir obsédés, voire possédés par leurs croyances. Ils vont les appliquer à leur quotidien, s’imposer des règles obligatoires contraignantes et les imposer à leur propre famille. Refuser une transfusion sanguine laquelle pourrait causer la mort de l’adepte relève d’une condition mentale très grave.

Le docteur Howard Schacter d’Ottawa, avec qui j’ai travaillé longtemps, disait toujours qu’on ne définit pas une personne par l’étrangeté de ses croyances, mais par l’intensité des applications qu’elle s’impose dans son quotidien. Croire aux extraterrestres est une chose, mais se mettre un chapeau de feuille d’alu sur la tête pour ne pas être repéré et se faire enlever en est une autre. Croire que le sang ne devrait pas être transfusé pour x raisons est une chose, mais en mourir en est une autre.[2]

Certaines restrictions religieuses dans des communautés baptistes, évangélistes, et sans doute d’autres, sont éloquentes à ce niveau, mais même aux Indes il y a là des pratiques absolument effarantes où des gens vont se suspendre au plafond jusqu’à leur mort pour ne jamais toucher le sol. Il existe aussi des gens qui adorent les oignons, pas pour les bouffer, mais pour les vénérer. À la limite, boire l’eau du second fleuve le plus pollué et le plus contaminé au monde, le Gange, pour guérir n’est pas non plus très rationnel.

L’emprise sur l’intellect est parfois irrécupérable

J’ai pu sortir de la secte dans laquelle j’étais très impliqué, au fond Léon, parce que j’ai reçu un solide coup de pied au cul de la part d’un collègue de la radio en France, mon bon ami Jean-Claude Bourret, mais également parce que ce n’est pas la secte qui m’a intégré de force ou en me manipulant, c’est moi qui y suis entré, droit devant, sans une once d’hésitation et en courant ! Et j’en suis sorti de la même manière. Je n’ai donc pas été séduit ni conquis, j’étais dès le départ complice de leurs manigances et guru à temps partiel. J’en redemandais.

Ce sont les séduits, les charmés, les conquis qui auront le plus de difficulté à se séparer du moule sectaire et le temps qu’ils y demeurent y joue pour beaucoup dans l’enracinement profond.

En janvier 2021, j’ai dénoncé les Alexis Cossette Trudel de ce monde qui, sans l’ombre d’un doute, se comportent comme des maîtres à penser délirants. Les plus gros mensonges sont les plus faciles à vendre. Hérésies, affirmations sans l’ombre d’une preuve, supputations qui deviennent authentiques et de sources sûres pleuvent comme une éternelle pluie grise sur la conscience de dizaines de milliers, sinon plus, de gens qui ont besoin d’entendre ces inepties. Ils ne veulent pas des faits, ils veulent haïr, dénoncer, rugir, pointer d’un doigt vengeur ou alors dans le cas contraire, ils veulent un Sauveur, un Christ et si on cherche à lui faire le moindre mal, c’est l’horreur. Si le Guru vous dit qu’il reviendra sur une nuée de lumière, alors il reviendra no matter what ! Il y a encore des gens qui croient que Trump va sous peu ravir la présidence par la force ! Le 4 mars 2021 en fait.

Plus près de nous, avec près d’un millier de sectes au Québec et de plusieurs autres qui ne sont pas appelées ainsi, le sondeur Jean-Marc Léger a déjà dit : « Les Québécois n’ont pas d’opinions, ils ont des émotions ». Ayant animé des milliers et des milliers d’heures de lignes ouvertes au cours de mes émissions d’affaires publiques, je ne peux que souscrire à ce constat pathétique. La question n’est pas de savoir ce qu’ils savent et ce qu’ils ne savent pas, mais ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas. Les gens croient que ce qu’ils aiment ou pas, est non pas une simple opinion, mais un argument. Dans ce cas de figure, les preuves, les faits, les arguments, la logique n’ont AUCUN IMPACT sur leurs convictions profondes puisque celles-ci, comme l’Amour aveugle et la Foi du charbonnier, obnubilent toute manifestation de la Raison. Elle devient même l’Adversaire ! J’ai déjà donné cet exemple : un physicien de l’université Laval, le docteur Claude Frémont, m’a dit un jour à la radio qu’en tant que scientifique il est évident que le soleil n’a pas bougé d’un pouce à Fatima, mais qu’en tant que catholique croyant et pratiquant, il est évident qu’il a dansé dans le ciel. Comment concilier un tel insondable paradoxe dans l’esprit d’un seul homme présumé rationnel, par la formation rigoureuse qu’il a reçue et qu’il met en pratique tous les jours, est aberrant. Il vivait cela parfaitement.

Pour détecter la secte ou le guru

Suivez l’argent oui, mais surtout mesurez l’intensité intrusive, agressante des propos, l’énergie très prenante et accaparante qui véhiculent lesdits propos et si c’est le cas, COUREZ, FUYEZ, il est encore temps. Mais si c’est ce que vous cherchez, si cela remplit vos besoins, si cela vous plaît, vous fait jouir de bonheur, alors il n’y a rien à faire, rien à dire, vous allez plonger dedans le cœur en fête et c’en sera terminé de votre indépendance et de votre autonomie intellectuelle et émotionnelle. Pour les années à venir, vous allez attendre de savoir ce qu’il faut penser, ce qu’il faut faire, ce qu’il faut dire avant même d’ouvrir la bouche et quand vous le ferez, on vous reconnaîtra par votre vocabulaire, celui de la secte, avec ses expressions, ses mots et même le ton pour le dire. J’ai vu cela, j’ai fait cela, j’ai compris cela et j’ai cessé cela un jour, en fait c’était en 1982. Plus jamais personne n’allait me dicter mots, tons et conduites, ayant assimilé au plus profond de moi que lorsqu’un être humain ne vit plus qu’au travers des autres, il n’est plus un chanteur, il n’est plus un orateur, mais un haut-parleur ! Et de cela on en trouve partout dans les rayons des magasins de camelote !

Un mot final sur les conspirationnistes

Bouchra Ouatik de Radio-Canada a publié le 10 janvier 2021, un article affirmant que selon certains scientifiques nous sommes naturellement portés à être conspirationnistes pour ne pas dire sectaires.

« La pandémie de COVID-19 a amené des millions de gens à travers la planète à croire que cette crise serait le résultat d’un complot mondial. Les adeptes des théories conspirationnistes sont souvent dépeints comme étant peu éduqués, peu intelligents ou encore souffrant de troubles psychologiques. Pourtant, n’importe qui d’entre nous, peu importe sa situation, est à risque de se laisser convaincre par de telles croyances.

Il y a des centaines de milliers d’années, l’Homo sapiens vivait dans un monde où les complots étaient monnaie courante. « Le risque d’être tué par des tribus hostiles était beaucoup plus grand qu’il ne l’est de nos jours, dans la société moderne », explique le psychologue Jan-Willem van Prooijen, chercheur à l’Université libre d’Amsterdam.

Ceux d’entre nos ancêtres qui savaient détecter les complots avant qu’ils ne se manifestent avaient un avantage sur les autres. C’est donc un trait qui a été favorisé dans l’évolution. « Nous croyons que nos cerveaux se sont adaptés pour être à l’affût des conspirations hostiles », explique le chercheur. Toutefois, la société a bien changé depuis la préhistoire et les complots ne sont plus aussi courants. Mais notre cerveau, lui, est resté le même. « En psychologie évolutionniste, on appelle ça le décalage », souligne le professeur van Prooijen. Dans une situation de danger, le réflexe de bien des gens est donc de se mettre à la recherche de complots potentiels. »

Nous avons conservé en partie le patrimoine cérébral de nos ancêtres. Nous avons encore des réflexes très anciens, d’origine reptilienne et limbique face au feu, à l’obscurité, aux bruits non identifiés. Il suffit de passer une nuit seul dans la forêt pour ressentir tout cela. Nous ne devons pas oublier que nous sommes des animaux. Ouatik ajoute :

« Le cortex temporel (temporal) médian de notre cerveau se met à la recherche de la cause de ce qui nous menace. Lorsque celle-ci n’est pas claire, le cerveau préfère croire que la cause est intentionnelle plutôt qu’accidentelle. En d’autres mots, il refuse de croire aux hasards. « Nous pouvons nous préparer à nos ennemis, mais nous ne pouvons pas nous préparer face au hasard », explique le psychologue Jan-Willem van Prooijen. Dans le cas de la COVID-19, bien des gens refusent ainsi de croire que le virus a pu muter accidentellement de l’animal vers l’humain, comme l’affirment les scientifiques. Ils préfèrent croire que le virus a été créé en laboratoire, intentionnellement. De plus, notre cerveau tend à surestimer les intentions négatives d’autrui, un autre biais qui avait un avantage pour la survie de l’espèce. Dans le contexte de la COVID-19, ce biais se manifeste chez les conspirationnistes qui sont convaincus, par exemple, que Bill Gates, l’Organisation mondiale de la santé et les gouvernements seraient tous derrière un complot aux objectifs malveillants. »

Il est plus facile de penser sale, c’est-à-dire de suspecter tout le monde que de rechercher les vraies causes. Cela demande du temps, de l’énergie, des efforts, de la patience voire même une certaine formation. En d’autres termes, bien que je partage cette impression qu’effectivement des gens cherchent à contrôler la gouvernance étatique pour leur profit, ma rigueur intellectuelle, acquise en journalisme d’enquête et essentielle à toute diffusion publique, exige des éléments de preuve et non des rumeurs fallacieuses, folles et ridicules, voire grotesques, avant de nommer quelqu’un et de l’accuser de vouloir faire exploser la foutue planète.

Cela dit, il existe effectivement des gens animés des pires intentions et qui passent à l’acte. Le terrorisme le démontre et les Polonais avaient bien raison de croire au complot hitlérien d’envahir leur pays sans déclaration de guerre. Les Autrichiens, que les nazis accusaient de méfiance maladive à leur endroit parce qu’ils craignaient l’Anschluss, avaient toutes les raisons d’être paranoïaques. Ne parlons pas de ces rumeurs folles et insensées qui circulaient en 40 à l’effet qu’il existait des camps de déportation pour les Juifs.

Quelqu’un qui aurait parlé de complots entre agences de publicité et donneurs de contrats fédéraux au Canada se serait fait traiter de complotiste, sauf un certain Gommery… Aller dire que la mafia a envahi les bureaux de Transport Québec pour l’allocation de contrats juteux entre entrepreneurs de la Familia aurait fait passer ces détracteurs pour des fans un peu absurdes de Soprano. Et pourtant une certaine Charbonneau vous donnera raison. On pourrait continuer longtemps comme ça.

L’être humain est capable du pire évidemment, mais si comme le suggère Jan-Willem van Prooijen nous avons un penchant naturel inné de toujours suspecter le pire, alors cela explique le conspirationnisme et d’une certaine manière le sectarisme. Se méfier des gens et de leurs intentions est sain, mais tomber dans cette espèce de rage folle et insensée, nous faisant accuser gratuitement tout ce qui bouge, démontre la frontière entre la raison et la démesure gratuite. Je ne traite donc pas de conspirationnistes quelqu’un qui se méfie de qui que ce soit. Je suis un anti-Trump à 500% ce qui ne veut pas dire que j’ai une confiance aveugle à tout ce qui n’est pas lui. Je vais toujours demeurer méfiant. J’ai été formé comme ça depuis toujours. Mais avant de diffuser un post sur FB, un article sur mon site ou publier un ouvrage de dénonciation, il va me falloir des faits fichument plus solides, avérés et de provenances variées ou sévèrement authentifiées, qu’un lien YouTube que mes amis FB, Lise ou Henri m’envoient en me disant que c’est la pure vérité !

Oui, il existe des gens capables de ça, qui n’en ont rien à foutre que ce soit vrai ou pas et disent n’importe quelle connerie porteuse d’acides toxiques et pire c’est, mieux c’est. Je parle de Qanon et d’Alexis Trudel en particulier, mais il y en a d’autres dans mon domaine, dont David Icke et Steven Greer. Ce sont des alouates.[3]

Alors oui le sectarisme a bien changé. Il est partout sur Internet comme un virus mondial qui ne tue pas, mais rend… stupides.

Je termine avec cet article du Devoir du 10 mars 2021.  » Le trumpisme était un mouvement politique. Il est en train de se transformer en produit commercial pour Donald Trump qui, éloigné désormais de la Maison-Blanche, cherche à en faire le moteur de son enrichissement personnel. C’est ce que pense le rédacteur en chef adjoint du journal conservateur American Greatness, Pedro Gonzalez qui, lundi, a comparé le courant politique de l’ancien président américain à quelque chose situé désormais « entre l’entreprise et le racket ». « La triste vérité, c’est que MAGA [Make America Great Again] qui a dénoncé l’establishment politique et le « Conservatisme Incorporé » vient de devenir « MAGA Inc », a-t-il dit en entrevue au quotidien The Hill. Une affaire dont le milliardaire souhaite être le seul désormais à profiter. « Il y a quelque chose de sectaire dans le mouvement entourant Donald Trump, dit en entrevue le politicologue Jeff Green de l’Université de Pennsylvanie. Les sectes œuvrent sur la frontière entre l’affaire commerciale et le racket. Et l’on peut faire le même parallèle ici. »


[1] Ces organismes ont des sites web plus sympathiques que les gestes posés sur le terrain.

[2] Heureusement la Cour Suprême a aboli cette pratique lorsqu’elle touche des mineurs.

[3] L’animal le plus bruyant de la planète, un singe du centre de l’Amérique du Sud.

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L’ère nouvelle

Jean Casault croit sincèrement que nous sommes en plein développement vers une nouvelle ère. Il sait que cela ne se fera pas sans heurts et assez curieusement la crise internationale de la COVID-19 lui donne peut-être raison, comme si nous étions confinés dans un cocon avant de déployer nos ailes. Ce livre recèle également de fabuleux exemples de Vols de nuit, ces rêves… qui n’en sont pas.

Disponible en librairies, en bibliothèques ou peut être commandé chez l’éditeur ou Amazon.



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  1. J’ai publié cette article sur mon blog WordPress le 11 octobre 2010 et j’ai penser partager avec vous cette article a titre d’exemple du type de secte qui existe malheureusement ici au Québec. Concernent cette femme qui témoigne sur cette article, je trouve cette femme très courageuse premièrement d’être encore en vie, de ne pas savoir suicidé après avoir vécu (subit) tout ses sévices et deuxièmement d’avoir porté plainte a la police et d’en avoir parlé. Oui, malheureusement, se genre de secte existe un peut partout dans le monde, se qui est dommage, très dommage, s’est qu’il y a des enfants qui subissent se genre de sévices de la part d’adulte qui oeuvre dans ses sectes.

    Voici cette article :

    La SQ a ouvert une enquête sur une mystérieuse secte satanique en Estrie (Québec), Canada

    Source : La Presse (Canada), 30 septembre 1995.
    par Marie-Claude Lortie
    ——————————————————————————–

    « Je suis née dans une secte satanique. Dans une famille où tous les
    membres devaient adorer Satan, lui porter un amour inconditionnel, tout
    faire pour lui obéir. J’ai subi des sévices dès l’âge de trois ans et demi, j’ai été
    torturée, martyrisée, violée. J’ai vu des sacrifices d’animaux, mais aussi des
    sacrifices humains… »

    Humains ?

    Oui. Humains », affirme Manon sur un ton solennel.
    Assis dans la cuisine d’une petite maison en Estrie, Luc Grégoire, un
    enquêteur de l’escouade des crimes majeurs de la Sûreté du Québec, laisse
    échapper un grand soupir. Ce n’est pas la première fois qu’il entend cette
    femme de 28 ans lui parler de messes noires, viols, sévices corporels et
    sacrifices. Il a entendu aussi le témoignage de plusieurs autres personnes sur
    ces macabres sujets. L’affaire lui semble très sérieuse. « J’ai cinq personnes
    qui me racontent des affaires semblables », dit-il. Grégoire a épluché les
    rapports des psychothérapeutes appelés à évaluer chacun des cas et il a parlé
    à plusieurs autres témoins.

    (…)

    Si Manon raconte aujourd’hui ce qui lui est arrivé, au risque de compliquer
    la tâche des policiers, c’est qu’elle espère que tous ceux qui savent des choses
    et qui pourraient témoigner, oseront briser la loi du silence permettant à la
    secte de poursuivre ses activités. Manon vit en Estrie, dans un lieu qu’elle
    veut garder secret, même si elle dit ne pas avoir peur des représailles de cette
    secte satanique qu’elle a quittée il y a cinq ans.

    « Il n’y a rien qu’ils puissent me faire qui soit pire que ce que j’ai vécu »,
    dit-elle. Pire qu’être enfermée pendant une messe noire dans un cercueil et
    enterrée vivante durant de très longues minutes, pire qu’être violée par
    plusieurs hommes, pire qu’être suspendue par les pieds au-dessus d’un trou
    rempli de couleuvres noires, pire que de voir des gens torturés ou d’avoir à
    boire le sang et manger la chair des créatures sacrifiées.

    « La plupart des atrocités n’ont été épargnées à aucune jeune femme de la
    secte », explique une autre ex-membre qui refuse elle aussi d’être nommée
    mais qu’on appellera Josée, plus réticente à raconter son histoire
    publiquement. « Mais celles que Manon a subi sont pires, explique Josée,
    parce que Manon avait un rôle spécial dans la secte ».

    Dès sa naissance, à cause de la position des astres cette nuit-là, les dirigeants
    de la secte avaient décidé qu’elle aurait un lien spécial avec le démon.
    D’après Manon, cette secte satanique existe depuis des décennies au Québec.
    Sa mère était impliquée bien avant que Manon ne naisse, ayant elle-même
    été entraînée par sa propre mère. « C’est un culte, explique-t-elle, qui se
    transmet par le sang. Et c’est avec leur sang aussi que les adeptes doivent
    signer le pacte obligatoire avant l’entrée à toute messe noire, pacte par lequel
    ils s’engagent à ne jamais rien dire de ce qu’ils ont vu ou entendu durant les
    cérémonies. »

    « À chaque pleine lune, explique Manon, des dizaines de personnes
    s’entassent dans des sous-sols, à la campagne, et assistent à des rituels dirigés
    par des prêtres sataniques vêtus de capes de satin noir, la tête couverte par
    de grands capuchons. Selon elle, les adeptes sont nombreux. Les messes
    habituelles, au Québec, réunissaient généralement une centaine de personnes
    », dit-elle. Souvent les messes avaient lieu ailleurs que dans sa région. Son
    clan se déplaçait beaucoup pour les cérémonies et elle se rappelle d’une
    célébration de 500 personnes, au Québec.

    Mais la jeune femme se souvient aussi de messes célébrées aux États-Unis, où
    les Québécois jouaient un rôle crucial. À la plus importante, dit-elle, il devait
    bien y avoir 1500 personnes. Manon ne peut pas dire si toutes les personnes
    participant aux messes noires américaines étaient tous des adeptes
    convaincus de Lucifer. « Je suis sûre que beaucoup de gens devaient être là
    simplement par voyeurisme, pour le sensationalisme, et pour profiter des
    orgies sexuelles qui avaient lieu après les messes noires », affirme la jeune
    femme.

    Selon Manon, quand on connaît l’emprise psychologique exercée par ce
    genre de sectes, il n’est pas difficile de comprendre que personne n’en n’ait
    jamais parlé publiquement. « Si on disait qu’on allait en parler, dit-elle, on
    nous répondait que personne n’allait nous croire de toute façon, que c’était
    impossible à prouver ». Et c’est sans parler de la terreur, des menaces, du
    sentiment de culpabilité, de la honte.

    Quand elles ont décidé de s’en sortir, Manon et Josée ont eu de la difficulté à
    convaincre les autorités religieuses et policières de leur région de les prendre
    au sérieux. On trouvait leur histoire trop farfelue et personne ne voulait
    croire que leurs parents puissent être coupables de choses pareilles. « Au
    début on nous répondait, ‘ben voyons donc, ce sont des gens si corrects, ils
    font du bénévolat, ils vont à la messe’ », raconte Josée. D’après elle, tous les
    adeptes mènent parfaitement une double vie. Plusieurs le réussissent en
    habitant à la campagne, « très loins des voisins ». « Et puis rappelez-vous il
    y a 20 ans, dit Manon. Même si les voisins avaient soupçonné quelque chose,
    par exemple qu’on était violentées, ils n’auraient rien dit. Il y a 20 ans, dans
    les campagnes, on ne dénonçait pas ce genre de violence. »

    Les deux jeunes femmes racontent aussi qu’elles mangeaient très peu, « la
    secte a plus de pouvoir sur les enfants qui ont faim », qu’elles ne pouvaient
    pas amener ni amies ni amoureux à la maison.Toutes les deux affirment
    avoir été forcées de se prostituer, sort qui était réservé à toutes les jeunes
    filles membres de la secte. Des viols avaient lieu durant les cérémonies,
    ajoute l’autre jeune femme, mais ça continuait à la maison aussi.

    Si Manon s’en est finalement sortie, c’est beaucoup grâce à l’aide de sa
    psychothérapeute, mais aussi grâce à l’intervention d’un prêtre, Guy Giroux,
    des Frères du Sacré-Coeur à Bromptonville. Celui-ci dit l’avoir aidée, par la
    prière, à se « libérer » de ce qu’elle avait vécu. Le frère Giroux, un homme
    controversé avec qui l’archevêché de Sherbrooke n’est pas nécessairement
    toujours d’accord, croit que Manon était effectivement aux prises avec le
    démon, même s’il admet que ces questions de possession ont toujours un fort
    élément « psychologique ».

    Le père Léandre Boisvert, un théologien de l’Université de Sherbrooke qui
    étudie depuis longtemps la question des cultes sataniques, n’a pas entendu
    parler de l’histoire de Manon. Mais selon lui, elle est tout à fait plausible. Il a
    souvent entendu des témoignages semblables. « Non, dit-il, ça ne me
    surprend pas du tout. »

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    • L’intention est bonne mais la prochaine fois laissez une adresse URL en lien svp. Merci

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      • Je suis vraiment désolé pour les désagréments que je vous est occasionné, mais d’habitude je laisse toujours une adresse URL en lien, en tout cas comme preuve que j’ajoute effectivement d’habitude les adresses URL,je vous mentionne que sur mon blog WordPress que j’ai créé il y a plusieurs années, j’ai toujours ajouté les adresses URL en lien sur les différents sujets et/ou articles que j’ai publié, mais concernent cette article il y a pas d’adresse URL, je ne me souviens plus pourquoi, je crois que quand j’avais ajouté cette article sur mon blog WordPress c’est a dire le 11 octobre 2010, je n’avais pas ajouté l’adresse URL a la suite, donc j’aurais bien voulu l’ajouté ici sur votre blog, mais je n’est pas d’adresse URL, mais inquiété vous pas je vais ajouté une adresse URL si jamais sur un futur commentaire sur votre blog l’occasion se représente d’ajouté une adresse URL.

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  2. Merci pour ce texte très intéressant je n’ai pas lue se livre et je crois aussi qu’on rentre dans une ère nouvelle pour le mieux ou pire je ne sais pas mais beaucoup de ????? surtout avec l’histoire de la covid et du gouvernement

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  3. J’ai rarement vu pire amalgame…

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    • Ah bon ? Et bien moi je pense qu’il était temps de se sortir la tête du sable.

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    • Moi je crois que Monsieur Casault fait bien d’expliquer plusieurs aspects des sectes, car je crois qu’il devrais avoir beaucoup plus de pédagogie et d’information mentionné dans la société concernent les sectes et les mouvements sectaire, du genre des endroits comme dans les écoles secondaire et les cégeps, du genre une pédagogie pour bien expliquer s’est quoi les sectes et leurs impactes néfaste sur la vie des gens, je veut dire par la que je trouve qu’il faut parlé de se sujet, se qui je crois aura comme effet de bien informé les gens et de les mettre en garde et ensuite ils seront plus prudent de ne pas se faire influencé et embarqué dans des sectes.

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  4. L’existence des sectes est vieille comme le monde. La majorité des gurus sont des psychopathes en quête de pouvoir. Certains sont des bombes à retardement et il faut les dénoncer.
    L’histoire de Manon et Josée est une histoire d’horreur.

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  5. M. André L. Je me souviens vaguement de cette histoire de secte satanique. J’ai fait une petite recherche pour voir si la secte avait été dissoute et si les gurus avait eu un procès pour leurs crimes. Je n’ai rien trouvé à ce sujet.

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