L’affaire du Pont Brooklyn

Budd Hopkins (1931-2011)

J’ai été chagriné par la mort de Budd Hopkins. Avec John E. Mack j’ai ainsi perdu des correspondants avec qui je m’étais lié de très près et voilà qu’ils sont partis et n’ont jamais été remplacés.

Budd Hopkins est celui par qui le phénomène des enlèvements extraterrestres fut connu du grand public. Le monde entier savait déjà que Betty et Barney Hill prétendaient avoir été victimes d’un tel enlèvement, mais entre eux et ceux qui allaient suivre, quelques décennies se sont écoulées. Que s’est-il passé ? Moins d’enlèvements ou personne pour en rapporter l’existence ? En matière d’informations sur ce type de phénomènes, le Québec est une terre aride et infertile. Le cynisme collectif est considérable. Il existe bien quelques rares ouvrages locaux, mais pour en apprendre davantage il est essentiel de se tourner vers les États-Unis, la France, l’Angleterre, le Brésil et le Japon.

À la fin des années 80, je suis tombé sur le volume Intruders : The Incredible Visitation at Copley Woods par cet auteur du nom de Budd Hopkins. D’une page à l’autre, faisait surface l’incroyable présomption que non seulement des milliers, mais possiblement des centaines de milliers de gens étaient enlevés, mais que derrière tout cela se cachait un agenda très particulier, soit celui de créer une race hybride à partir de la semence des mâles humains en utilisant les femmes humaines comme mères porteuses.

Puis survint en 1996, Witnessed toujours de Budd Hopkins. Ce récit d’enlèvement est l’un des plus incroyables de tous. Il implique non seulement cette femme, Linda Napolitano dit Cortile pour préserver son anonymat à l’époque, mais apparemment, le Secrétaire-Général des Nations-Unies, Javier Pérez de Cuéllar et ses deux gardes du corps.

Le 30 novembre 1989, Linda Napolitano va se coucher alors qu’il est environ trois heures du matin et que son mari et ses enfants dorment à poings fermés. Ce n’est pas la première fois que Linda est victime d’enlèvements et elle reconnaît les signes avant-coureurs qui sont précisément en train de se manifester : une paralysie du corps tout entier. Elle ne tarde pas à voir l’un de ses ravisseurs : une petite créature grise.

Linda Napolitano

C’est tout. Le souvenir suivant est celui du moment où elle se retrouve de nouveau dans son lit auprès de son mari qui n’a eu connaissance de rien. Le lendemain, elle communique avec Budd Hopkins avec qui elle travaille depuis quelque temps, afin de tenter de faire remonter à la surface des souvenirs de ses enlèvements précédents.

Budd Hopkins ne s’est pas jeté dehors de la pièce en hurlant. Ce genre de récit fait maintenant partie, sinon de son quotidien, de toute sa démarche en quête d’informations lui permettant de mieux comprendre la nature et l’essence des enlèvements. À ses yeux, ce récit est normal, typique et n’a rien de particulier.

Linda Napolitano est convaincue d’en être victime depuis déjà au moins une dizaine d’années. La transe hypnotique révèle alors que trois et possiblement quatre créatures étaient dans la chambre. Elle se souvient et évoque avec détails le sentiment d’avoir lévité carrément au travers de la fenêtre de son appartement situé au douzième étage. Ce transport inusité se serait effectué sur, ou à l’intérieur d’une lumière très intense et de couleur bleue. D’autres souvenirs refont surface et Linda fait part à l’hypnologue Budd Hopkins des traitements subis : toujours ces fameuses procédures médicales. Puis elle retient un détail intéressant, celui d’avoir été ramené à son lit, mais d’y avoir été relâchée brusquement et non déposée.

Bien que très bon enquêteur, Hopkins ne se pose plus la question qui viendrait aux lèvres du premier venu. Il a beau être 3 heures du matin, nous sommes à New York, alors comment se fait-il que personne n’ait vu ce vaisseau à si basse altitude et ce fameux rayon bleu avec une femme allongée, se déplaçant allègrement d’une fenêtre d’un douzième étage à ce vaisseau en question ? Hopkins ne s’est pas posé la question ou si peu, parce que personne, le cas échéant ne vient jamais s’avancer pour y répondre. S’il faut attendre une telle confirmation pour poursuivre les recherches, autant tout abandonner. Mais voilà. Cette fois, les choses allaient prendre une tournure dramatique que jamais Hopkins n’aurait soupçonnée.

Pont Brooklyn

Environ 15 mois plus tard, soit en février 1991, Budd Hopkins reçoit une lettre signée Richard et Dan. Ces deux hommes se présentent comme des officiers de police et considèrent que Hopkins est crédible et sérieux et qu’il est temps pour eux de lui raconter ce qu’ils ont vécu. Ignorants que l’enquêteur travaille sur ce même dossier, qu’il n’a pas rendu public, ils affirment avoir observé une femme littéralement flotter des étages supérieurs d’un building à Manhattan, à proximité du pont Brooklyn et vu cette femme pénétrer dans un vaisseau qui n’avait absolument rien d’ordinaire. Ils ajoutent que cet appareil a ensuite disparu dans les eaux de l’East River. Ils précisent ne pas vouloir s’identifier, mais aimeraient bien savoir si lui,

Hopkins, n’en saurait pas davantage sur le sort de cette femme, tout en indiquant être demeurés sur les lieux près d’une heure, en espérant voir l’appareil refaire surface, mais en vain. Rappelons que ces deux hommes ont communiqué avec Hopkins parce qu’il est connu à New York pour ses recherches ufologiques et non parce qu’ils étaient au fait que Linda était un de ses sujets.

Dans son ouvrage, Hopkins prend alors le temps d’expliquer en long et en large et avec moult détails toute l’opération permettant à ces deux hommes d’entrer en contact avec Linda sans que leur identité ne soit révélée. D’ailleurs, celle-ci est profondément bouleversée d’apprendre que des témoins ont vu la scène et accepte avec joie de les recevoir.

Hopkins est très minutieux et tient à rendre compte de chaque détail entourant la suite des événements. Le lecteur patiente et finit par apprendre que Richard et Dan ne sont pas des officiers de police, mais des agents des Services secrets. Ce soir-là, ils étaient chargés de la protection rapprochée d’un personnage très important. Hopkins l’aurait rencontré plus tard, mais l’homme refusera toujours de confirmer publiquement son aventure. Mais ce personnage serait nul autre que Javier Pérez de Cuéllar.

Javier Pérez de Cuéllar (1920-2020)

Hopkins apprend alors que la limousine dans laquelle se trouvaient l’homme politique et ses deux gardes du corps s’est immobilisée sans raison apparente, tout près de l’immeuble occupé par Linda, à cette heure précise.

Mais les choses prennent une tournure dramatique et finalement, les deux hommes des Services secrets kidnappent clandestinement Linda Napolitano à deux reprises, en avril et en octobre 1991 et lui font subir une série d’interrogatoires extrêmement serrés. Ils sont convaincus qu’elle n’est pas d’ici ou qu’elle collabore avec ces êtres venus d’ailleurs. Plus tard, Linda Napolitano dira que le comportement de ces deux hommes était celui de gens extrêmement nerveux, au bord de l’hystérie. Noter bien qu’à ce point, aucun élément de cette affaire n’est encore rendu public.

Puis, en plus de Dan et Richard et présumément le Secrétaire-Général des Nations Unies, voilà qu’en novembre 1991, Budd Hopkins reçoit une lettre et des dessins d’une retraitée, Janet Kimble, dont le moteur de sa voiture a mystérieusement calé alors qu’elle franchissait le pont de Brooklyn vers 3h du matin. Elle a vu toute la scène sur l’immeuble de Linda qui se trouvait à environ 400 mètres de là. Les lumières du pont se sont éteintes et les autres voitures qui s’y trouvaient ont également été immobilisées. Tout semblait figé. Mme Kimble prétend avoir vu l’ovni, les extraterrestres et une femme flottant jusqu’à l’engin. Les dessins de l’événement effectués par ce témoin et par l’un des agents des Services secrets correspondaient sur de nombreux points. Un cinquième témoin requérant l’anonymat fit également parvenir à Hopkins la lettre suivante :

« À exactement 3h15, j’avais parcouru environ un tiers de la route traversant le pont et la voie était libre devant moi, mais les phares et le moteur de ma voiture se sont éteints d’un seul coup. J’étais certain de me faire rentrer dedans, mais en regardant par le rétroviseur, j’ai vu les phares de tous les véhicules présents s’éteindre également. Exactement comme moi, ils ont roulé lentement sur leur élan et se sont arrêtés. L’éclairage du pont s’est éteint aussi et tout est devenu sombre autour de nous. La lumière a changé de forme, d’un ovale long à un rond parfait. Elle s’est placée sur un des buildings tout près. Je ne l’ai pas reconnu sur le coup. Puis, le rayon lumineux descendant jusqu’à la route a balayé la façade, de sorte que j’ai pu voir les deux grilles d’environ 15 pieds de haut. C’était les deux grilles du complexe de Cherry Street, le seul accès donnant sur la cour intérieure.

J’ai sans doute regardé ce building des milliers de fois. Comment pouvais-je douter ? Le rayon lumineux est passé de nouveau le long du bâtiment central, puis s’est dirigé vers le haut pour s’arrêter à la hauteur du dernier étage, éclairant la partie inférieure d’une double fenêtre. À droite se trouvait une autre fenêtre, plus petite, probablement une fenêtre de salle de bain. Le rayon blanc-vert est devenu lentement plus intense. À ce moment-là, je ne sais pour quelle raison, j’ai regardé dans mon rétroviseur quand là, le ciel s’est illuminé d’un coup.

Entre temps, une douzaine de personnes était sortie de leur véhicule en panne. L’éclair a illuminé les silhouettes et le pont. Quelques-unes d’entre elles ont commencé à crier, pleurer et à réagir comme des oiseaux pris en cage, tandis que d’autres restaient là, complètement abasourdies et regardaient vers le building. C’était surréaliste et ça m’a foutu une frousse terrible. J’ai pu voir trois créatures grises dans des combinaisons très sombres, en position triangulaire et au milieu, une femme ressemblant à un ange, en chemise de nuit blanche et aux cheveux noirs. Ses longs cheveux flottaient comme si elle avait été dans l’eau et donnaient l’impression d’être attirés vers le haut.

Suite à ces évènements, je me souviens que les personnes présentes sont retournées dans leur véhicule, elles ont mis le moteur en marche et ont continué leur chemin, comme si de rien n’était. Elles ont dû penser la même chose que moi : quelle que soit l’origine de ce que nous avions vu, cela allait sans aucun doute passer sur tous les canaux de télévision le lendemain ! »

Une autre femme viendra accréditer cette version, mais ajoutera à l’étonnement et la stupéfaction de Hopkins, qu’un enlèvement collectif de plusieurs dizaines sinon de centaines de personnes s’est produit cette nuit-là. Une fois de plus, il est essentiel de rappeler que toutes ces personnes ignoraient complètement que Hopkins était au fait de la situation.

Les deux agents secrets Dan et Richard, ainsi que leur protégé ont également été enlevés. Ils vont l’admettre à Hopkins plus tard. Ils se sont retrouvés tous les trois avec Linda sur une sorte de plage où Linda creusait dans le sable avec une toute petite pelle, voire une espèce de cuillère. Linda serait allée leur parler disant qu’elle travaillait avec les extraterrestres.

Hopkins n’arrive pas à tout comprendre et se demande comment il se fait que l’épisode de la plage et la rencontre avec le haut dignitaire et ses deux gardes du corps n’ait pas été divulgué sous hypnose. Il ne parle pas à Linda de cette dernière lettre de Dan et Richard. Une régression ultérieure fera le point et Linda racontera alors, presque mot pour mot, sa rencontre sur la plage avec les trois hommes, sans savoir que Hopkins est maintenant déjà au courant.

Linda se retrouve dans un endroit fortement éclairé, elle a froid et ne porte qu’une chemise de nuit. Elle entend un bruit qu’elle n’arrive pas sur le moment à identifier. Un peu plus tard, elle se rend compte que le bruit qu’elle entend est celui des vagues. Les Gris qui l’accompagnent possèdent de petites boites en forme de cube qui diffusent une lumière étrange. Linda se retrouve à creuser le sable avec cette sorte de cuillère ; elle dit chercher certains minéraux et leur donne des noms compliqués tout en énumérant le rôle que jouent ces minéraux sur l’environnement. C’est alors qu’elle aperçoit trois hommes assis sur le sable. Elle se fait la remarque qu’ils ne sont pas vêtus pour la plage, ils sont tous les trois en costume. Elle se lève, se dirige vers eux, trouve un poisson mort sur le sable, le prend dans ses mains et le brandit sous le nez des trois hommes en les sermonnant sur la protection de l’environnement et sur les dangers pour notre planète. Elle se sent très triste et en colère à la vue de ce poisson mort.

Linda se montrera très perturbée à la suite de son propre récit. Dans ce qu’on pourrait appeler son moi de tous les jours, elle ne connaît absolument pas ces termes scientifiques qu’elle a accolés aux minéraux et le rôle qu’ils jouent sur l’environnement. Elle sera également très surprise de son comportement : elle ne pourrait jamais prendre un poisson mort dans ses mains. Elle a une sainte horreur des poissons et n’y touche pas à moins qu’ils soient déjà en filets!

Linda était préoccupée par une bosse sur son nez. Des radios avaient fait apparaître un petit objet cylindrique qui, nul ne pouvait dire comment, s’était logé dans son nez. Fin octobre 1991, elle s’est éveillée le visage maculé de sang séché. Prise de panique, elle appela Budd Hopkins qui lui conseilla d’effectuer d’autres radios. Sur cette seconde série de clichés, l’objet n’apparaissait plus ! On peut supposer que l’objet a été retiré cette nuit-là.

Alors qu’elle se faisait examiner par une ORL, à cause de cette bosse sur le nez qui l’inquiétait, celle-ci lui a demandé à quand remontait l’intervention qu’elle avait subie au nez. « Je n’ai jamais été opérée ! » fut sa réponse, n’ayant jamais subi d’intervention chirurgicale au nez. Obstinée, la femme médecin lui fait remarquer qu’elle a pourtant une cicatrice à l’intérieur de sa cavité nasale et va jusqu’à perdre patience lorsque Linda soutient tout aussi fermement n’avoir jamais été opérée à cet endroit.

Nous avons donc un enlèvement présentant des traces physiques, observé par plusieurs témoins indépendants les uns des autres, qui ne connaissaient aucun détail de cette affaire et qui rapportent les mêmes faits. Un homme politique est impliqué dans cette histoire et sera lui-même enlevé.

Tant de témoignages visuels et matériels provenant de tant de sources différentes devraient suffire, mais il y aura toujours quelqu’un quelque part pour affirmer que tout cela n’est qu’un gigantesque scénario proprement inventé de toutes pièces par Budd Hopkins. Et Linda Napolitano, ne l’oublions pas, qui existe vraiment et qui après un certain temps cessa de se faire appeler Cortile, livra sa véritable identité. Tout n’a pas été rapporté dans ce résumé, mais vous devrez ajouter, ses deux fils Steven et John, son mari Steve qui a rencontré l’un des agents des Services secrets, Richard en l’occurrence, Janet Kimble, Lisa Bayer, l’ORL de Linda qui a produit les rayons X, un policier qui a pu identifier Linda lorsqu’elle fut enlevée par Richard et Dan, Cathy Turner et son amie Francesca qui ont observé une puissante lumière illuminer la cour intérieure le soir de l’enlèvement de Linda et la liste se poursuit. Ça commence à ne plus être un canular quand autant de gens sont impliqués.

Le rejet foudroyant de toute cette affaire est forcément la seule attitude que puisse adopter celui ou celle qui rejette systématiquement le phénomène des enlèvements, le phénomène des ovnis et toute autre forme d’anomalie, puisque rien de tout cela ne peut exister, rien de tout cela ne peut s’être produit et donc tout est faux. Je suis déjà peu disposé à respecter cette position indéfendable, mais que jamais ces mêmes gens ne viennent en plus me servir des leçons en matière de rigueur scientifique, cela serait plutôt risible non ?

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Paraîtra en juin le Volume 1 de 50 ans d’Ufologie Profonde dans la Collection dirigée par l’auteur : Ufologie Profonde, chez Louise Courteau, sous la direction de Patrick Pasin à Paris.



Catégories :Articles - Ufologie profonde

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3 réponses

  1. Très intéressant comme histoire et je suis sur qu’il y en a d’autres et que personne ne veut parler de tout ça car bien souvent on leur dit d’aller voir un psychiatre, hâte de voir votre prochain livre je suis sur très intéressant

    Aimé par 1 personne

  2. vraiment ce récit est fabuleux. Je me suis souvent demandé justement lorsque ces vaisseaux entraient dans notre univers si des témoins pouvaient les percevoir aussi sans en être les «enlevés». merci pour cette confirmation de mon questionnement. Cette histoire m’a vraiment touchée.

    Aimé par 1 personne

  3. Bonjour monsieur Casault, cette affaire du pont Brooklyn est a mon humble avis une des meilleurs et des plus solide affaires ufologique. Il y a quelques années de ça, j’ai échangé quelques messages avec Linda Cortile sur sa page page Facebook, je lui avais mentionné que je la comprenais et que je ressentais de l’empathie pour elle, car je lui est mentionné que moi aussi j’ai vécu (subit) un enlèvement fait par des êtres extraterrestres et la je lui est aussi mentionné la date et l’endroit, c’est a dire le 30 juillet 1997 à Chambly, j’ai bien aimé avoir échangé quelques messages avec elle, bref… je crois que l’enlèvement de Linda Cortile est une très bonne preuve concernent la réalité des enlèvements fait par des êtres extraterrestres, mais bon malheureusement il semble évident que ce n’est pas suffisant pour convaincre la société en général, je veut dire qu’il reste encore beaucoup de chemin a parcourir pour convaincre et/ou pour démontré aux yeux du monde la réalité des ovni et des extraterrestres.

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