Cet article est le texte d’une conférence que je devais présenter lors d’un grand colloque universitaire sur la mort et qui fut annulé à deux reprises en raison de l’obsession sanitaire générée par cette pseudo-pandémie mortelle de 2019-21.
La mort n’est qu’un masque temporaire entre deux visages est mon plus grand succès. J’ai le sentiment que parler de la mort est encore tabou, mais j’aime piétiner les tabous et peut-on croire que si ce livre s’est très bien vendu c’est que le sujet est d’actualité ?
Puisqu’il est question de la mort, il va sans dire qu’il existe de nombreux angles pour l’aborder, particulièrement toute la question des rituels extrêmement variés et nombreux qui existent partout à travers le monde. Le grand philosophe et historien Mircea Eliade a toujours considéré que ce sont les rites funéraires qui ont marqué la scissure entre l’animal et l’homme, entre l’hominidé et l’homo sapiens.

Appréhender la mort relève subjectivement d’une culture intime et personnelle, influencée ou pas par la religion, la philosophie parfois, mais plus rarement par la science et qui demeure presque secrète.
Il y a des gens qui ont une peur bleue de mourir, d’autres qui s’en inquiètent, d’autres qui y sont indifférents et même certains qui la souhaitent quand ils ne la provoquent pas. Comme vous voyez, on pourrait parler indéfiniment de la mort.
Mais de la mort elle-même, il n’y a que deux façons d’en parler. On peut le faire en se basant sur les faits connus révélés par la science, ou en se basant sur les croyances multiples et diversifiées provenant des milieux religieux, spiritualistes, ésotériques et même paranormaux.
La science, faut-il le dire, ne révèle rien sur la mort qui soit très enivrant. On nous dit que lorsque le cerveau cesse de fonctionner c’est comme lorsqu’on presse le bouton d’arrêt de l’ordinateur. L’écran commence par devenir noir, la petite lumière du bouton clignote misérablement puis s’éteint à son tour. Plus rien ne fonctionne et si en plus on débranche l’appareil et qu’on lui retire sa batterie, il n’est plus alors qu’un article de recyclage.
Là s’arrête l’analogie puisqu’il suffit de rebrancher le tout et de presser sur le bouton pour le ressusciter, mais en gros vous voyez ce qui en est. La science s’arrête là, à moins que vous n’insistiez pour vous mettre aux faits du lent processus de décomposition, ce qui s’amorce, commence en premier, ce qui suit dans l’ordre, ce qui résiste le plus longtemps et pourquoi et dans quelles conditions, tout cela est prodigieusement fascinant, mais personnellement je n’en ai rien à cirer. Esprit d’abord, humain ensuite, je n’ai jamais été destiné à devenir thanatologue.
La seule question à se poser sur la mort, toutes disciplines confondues et qui soit d’un certain intérêt, est de se demander si quelque chose survit à la mort. Peut-être que pour y répondre faudrait-il déterminer ce qui constitue la vie. Malheureusement, la science est encore tout à fait inutile. Elle a une idée comment elle a pu se former, mais c’est vague.
Un jour des scientifiques (en 1953 à l’université de Chicago, Stanley Miller et Harold Clayton Urey) ont enfermé dans un ballon de verre du méthane, de l’ammoniac, de l’hydrogène et de l’eau. Ils ont alors soumis cette soupe à une réplique de nos océans primitifs et de notre atmosphère, à des décharges électriques, pendant une semaine. Ce faisant, ils ont obtenu un mélange de molécules organiques simples que l’on considère être les fondements de tout ce qui vit.

Il y avait de l’urée, du formaldéhyde, de l’acide cyanhydrique, et finalement, des acides aminés qui sont les molécules de base des protéines, lesquelles sont des maillons habiletés à construire une chaîne et s’agencer pour devenir des constituants de la vie. Mais cela ne vivait pas.
Depuis, d’autres expériences encore plus complexes ont été réalisées et bien qu’on parvienne à définir un certain processus menant à la vie, elle demeure encore un mystère. Personne n’a encore créé la vie et surtout personne encore n’a pu identifier ce qu’elle est. Pourtant, la vie est un phénomène absolument hallucinant, le plus important, le plus à conséquence, autant lorsqu’il se manifeste que lorsqu’il s’éteint et absolument aucun phénomène existant ne lui arrive à la cheville. AUCUN. Est-ce une force comme la gravité ou l’électromagnétisme en sont ? Est-ce une énergie comme la lumière ou la radiation nucléaire et d’où vient-elle ? Mais comme elle est au sommet absolu de la pyramide de la création, qu’est-ce qui lui a donné naissance, qui ou quoi a fait vivre la vie ? Et plus encore, où dans la vie et sous quelle forme existe cette formidable dynamique qu’est le télos ultime de la vie, évoluer ?

La plus ancienne forme de vie connue à ce jour serait un stromatolite datant de 3,5 milliards d’années, une bactérie. Mais comment ces trucs invisibles et qui n’ont pas de tête ont-ils pu évoluer jusqu’à devenir un homme pensant ? Avec le temps, oui sans doute, mais avec un plan, un blueprint, ça ne s’est pas fait tout seul quand même.
Ils ont appris à se regrouper pour devenir des formations rocheuses, mais ce n’est pas avec ça qu’on obtient un politicien, un vendeur d’armes ou toute autre forme d’intelligence !!!
Dans mon livre intitulé Les Divergents, je parle du chronographe de Patek Philippe d’une valeur de 22 millions d’euros et qui est, semble-t-il, l’objet fait de main d’homme le plus complexe sur Terre. Placez à ses côtés une minuscule graine d’œnothera, quasi invisible et bien franchement à l’air insignifiant, puis pensez à cela. La graine va finir par grandir et devenir une magnifique plante munie de multiples fleurs d’un jaune éclatant capable de produire 600 autres graines, alors que la Patek, elle, ne peut pas se reproduire, ne peut pas évoluer et restera éternellement ce qu’elle est dans sa grande solitude, une bébelle qui ne vit pas, un peu trop chère.

Pour en revenir à la question principale à savoir ce qui survit à la mort, il faudra sans doute trouver cette réponse dans les constituants mêmes de la vie. Du gros orteil au corps calleux, de la langue au bulbe rachidien, de l’œil au nerf sciatique, tout cela n’est qu’un agrégat d’eau salée et de carbone et quiconque a ouvert l’urne contenant les cendres du défunt voit bien que ça et la grosse vapeur blanche s’échappant de la cheminée du crématorium constituent leur grand-père, et c’est tout.
Désolé pour l’image un peu crue, mais c’est ça pour tout le monde. Et si vous placez les urnes contenant les cendres du grand théoricien Stephen Hawking, du philosophe et homme de science Isaac Newton, de l’astronaute John Young, de la chanteuse France Gall ou d’un parfait inconnu dénué de talent, bien malin celui qui pourra les identifier et les différencier.
Quand la vie n’est plus rien d’autre que de la poussière sous nos pieds, n’est-il pas temps de lui rendre sa dignité et de cesser de la réduire à cet obscur néant des nihilistes couplé au salissant dépôt de cendres des biologistes ?
Mais rassurez-vous, je ne vais pas vous servir une mixture dégoulinante de religiosité arrosée d’un ésotérisme un peu écœurant et présenté dans une coupe d’amertume à odeur sulfureuse d’alchimie médiévale. Je vais me contenter de vous parler de la Conscience avec un grand C.
Messieurs Newton et Hawking, France Gall, l’astronaute Young, étaient tous des gens uniques. Leur Conscience, leur Esprit, leur âme ou leur ego sont en fait leur JE, comme dans Je suis, et ce JE est tout aussi unique que dit-on le sont les flocons de neige, les empreintes digitales, ou l’iris qui est unique à un point que les chances d’en trouver un identique à l’autre sont d’une sur 10 à la puissance 72.
Dès lors, si nous sommes si uniques à ce point, si notre JE est si unique à ce point, que nous dit cette unicité ? Elle nous dit que si nous sommes si uniques, c’est que nous sommes utiles à l’univers, nous jouons un rôle, sans quoi l’univers ne se serait pas emmerdé avec nous.
Or, mettez votre chapeau d’historien et voyez les merveilles que tous ces JE nous ont léguées depuis 10 000 ans : l’architecture, l’ingénierie, les mathématiques, la science, la littérature, la musique, la civilisation. Ces merveilles proviennent de milliards de JE qui se sont succédés des millénaires durant jusqu’à nos jours et qui nous font rêver en portant notre regard vers les étoiles sachant qu’un jour, évolution du JE oblige, nous parcourrons cet univers à la découverte de ces mystères.
Le JE est donc un fabuleux instrument de création, d’une puissance ahurissante d’aucune manière il suffit d’un arrêt cardiaque pour l’éteindre, l’oblitérer, parce qu’en toute logique cohérente, le corps et le cerveau ne sont rien d’autre que l’ordinateur du JE et quand on presse sur le bouton d’arrêt de l’ordinateur, c’est lui qui s’éteint et non celui qui s’en sert.
Quand j’écoute Schubert, Mozart, certaines chansons magnifiques des Beatles, de Nina Simone, quand je lis Dumas, Victor Hugo ou R.J. Ellory, quand j’admire les œuvres de Leonard de Vinci, la technologie du laser, du télescope spatial ou de la cellule photovoltaïque, des hologrammes, ce ne sont pas des cendres et de la vapeur que j’écoute, que je lis, que j’utilise et que je contemple, ce sont les œuvres de grands JE uniques, et personne ne viendra me dire que ces JE sont bêtement disparus parce que leur ordinateur s’est éteint. Jamais de la Vie ! Et ne venez pas me dire qu’ils survivent dans nos cœurs et dans leurs œuvres, c’est très mignon comme licence poétique dans un essai fleuri, mais ça ne prend pas avec moi.
Le JE survit à la mort parce que contrairement au corps, le JE, la Conscience est le fruit d’une très lente évolution destinée à défier le temps, pour ne pas dire l’infini temporel et poursuivre son œuvre de création dans une éternelle continuité.
Plusieurs, si ce n’est la totalité d’entre vous, viennent de comprendre que je m’apprête à dire un vilain mot : réincarnation ! J’ai à dire sur cette question que j’ai étudiée de très près et qui aura eu comme résultante la publication de mon livre, La mort n’est qu’un masque temporaire, que la vie porte entre deux visages.

Le véritable nom de la réincarnation est transmigration de l’âme ou cycle des vies. L’origine remonte à l’antiquité autant européenne qu’orientale et fut un temps une croyance presque généralisée, même par les premiers chrétiens au cours des trois premiers siècles de l’Église primitive.

On en retrouve des allusions fort nombreuses même par Jésus lui-même lorsqu’il dit que l’homme doit naître de nouveau ou que Jean le baptiste est en fait le retour d’Elie, mais aussi provenant des pères de l’Église, dont Origène, et je cite : « Chaque âme vient dans ce monde renforcée par les victoires et les défaites de ses vies antérieures ».
Ce qu’il faut comprendre ici c’est que cette religion, qui fut fondée de toutes pièces, non par Pierre, Jean, Jacques, mais par Constantin 1er, était ne l’oublions pas une tentative, presque désespérée de cet empereur de Rome, de sauver son Empire vieux de plusieurs siècles et qui allait s’effondrer en 476.

Nous sommes en 325 et Constantin doit agir maintenant. Son premier geste est de le consolider, de l’unifier et à l’époque la religion était aussi politique que la politique elle-même l’est de nos jours. L’Empire était alors victime de ses largesses ayant laissé des centaines de cultes différents s’installer mêlant le culte d’Isis à celui d’Athéna, de Vénus à Hadès en passant par Zoroastre, Ishtar, les dieux perses, africains et même orientaux, ce qui avait le mérite de créer une société multiculturelle idéale pour la prospérité de l’empire et surtout de Rome, devenu le caravansérail du monde connu.
Constantin fit étudier tous ces cultes par Eusèbe de Césarée et Irénée de Lyon, mais subit sans doute la grande influence de sa mère, une chrétienne de la première heure et rapidement, c’est le christianisme qui fut choisi pouvant dès lors s’extirper des catacombes où il s’était réfugié depuis les grandes persécutions de Dioclétien, mais surtout de Néron.
Il put fleurir à souhait et par ce qu’il est convenu d’appeler gentiment le césaropapisme, ou l’art que peut avoir un empereur tyrannique qui se fout de ne pas être pape et donne ses ordres, s’est tenu le Concile de Nicée aujourd’hui la Turquie D’Erdogan. Avec sa manière douce, Il enjoignit les chrétiens à déterminer ce qui devait et ne devait pas être partie prenante de la doctrine chrétienne. On reconnaît bien là la substance des Conciles, une affaire d’humains entre eux en somme, à l’image de leurs pairs laïcs modernes en congrès d’orientation d’un parti politique quelconque. C’est lors de ce congrès que la thèse de la réincarnation fut rejetée.

Pourquoi ? Parce que cette croyance laisse le JE de l’homme libre d’évoluer d’une existence à l’autre, d’apprendre de ses erreurs et de grandir en sagesse en faisant de meilleurs choix, n’ayant pas le temps comme obstacle. Et ça, ce n’est pas bon pour une Église qui veut garder le contrôle absolu sur ses ouailles et demeurer la seule intermédiaire entre Dieu et l’homme ainsi que le menacer des feux de l’enfer pour des broutilles.
Mais ça n’allait pas passer comme une lettre à la poste. Durant deux autres siècles, la réincarnation tint bon dans les croyances des premiers chrétiens. Il fallait agir. L’élimination du concept de la damnation éternelle, dont elle avait impérativement besoin pour assurer l’emprise de l’Église naissante sur ses fidèles, était inacceptable. Au Concile de Constantinople, en 553, la réincarnation fut alors décrétée hérésie. Ce fut un vote entre humains. Ne venez pas dire que ces gens de la robe, de nos jours comme d’hier, sont inspirés par Dieu, parce que des idées stupides, il y en a eu à n’en plus finir, et d’autres qui sont restées lettres mortes, bref voilà un portrait en tout point semblable à celui qu’on retrouve dans toutes les assemblées humaines lorsque trois hommes et plus sont réunis. Soyons vernaculaires. Le chiard a pogné !
Alors, comme d’autres vont voter pour abolir la cigarette à moins de 9 mètres des hôpitaux, c’est la réincarnation qui est abolie avec à la clef l’excommunication et parfois même l’extermination. Ce fut le sort de centaines de milliers de victimes de l’Église dont les cathares ou les Albigeois qui furent brutalement et sauvagement massacrés par l’Église en 1244 à Montségur.
Mon point ici est de démontrer que l’Église n’a aucune crédibilité. Ses plus grands personnages, autant Moïse que Jésus, n’ont aucune historicité alors qu’ils devraient être inclus dans des milliers d’ouvrages de facture historique, or il n’en existe aucun. L’Église impose tout sans droit de réplique c’est, crois ou meurs, alors je pense qu’après 2000 ans et plus de tyrannie du genre, on peut passer à autre chose.
D’ailleurs on peut très bien être déiste et non théiste, c’est-à-dire croire en Dieu, ou tout autre nom qui convient, en tant que déiste et rejeter le théisme qui soutient qu’un tiers doit impérativement se tenir entre Dieu et vous, en l’occurrence un pape, un cardinal, un prêtre, un imam ou un rabbin qui auraient des pouvoirs de superhéros, que vous n’avez pas évidemment, pour sauver votre âme.
Que dit la science sur la réincarnation ?
Rien ! Elle ne dit rien. Si elle n’arrive pas à déterminer ce qui existe ou n’existe pas après la mort, sinon par des supputations plus ou moins cohérentes, ce n’est pas elle qui va nous éclairer là-dessus. Par contre, appliquer certaines méthodes d’investigations scientifiques est essentiel si on veut enquêter sur des cas rapportés de vies antérieures dont le souvenir est intact dans la mémoire du suivant. Vous savez ce que les gens disent : on ne sait rien de ce qui se passe de l’autre bord, personne n’en est jamais revenu.

Ce n’est pas tout à fait exact, même si un pourcentage minimaliste d’environ 5% des rapports de souvenirs de l’après-vie touchent la visite du Paradis avec des anges, Jésus et le kit du dimanche de la passion avec les cantiques et tout le tremblement, pour le reste, tous les rapports traitants de l’entre-vie, suivi d’une nouvelle incarnation pour une nouvelle existence sont extrêmement nombreux. La littérature est abondante oui, mais la rock star, le scientifique qui aura marqué la recherche dans ce domaine est le docteur Ian Stevenson, chef du département de psychiatrie de l’Université de Virginie. Je me préparais à lui rendre visite quand malheureusement, il est décédé en 2007. Stevenson n’est pas le seul, mais sa rigueur et sa méthodologie en font un intouchable et j’espère qu’un jour sa mémoire sera honorée parce que jusqu’à ce jour ça fait un peu pitié, la kabbale de l’inquisition scientifique fait du bon boulot dans son art méprisable d’ignorer les Divergents. Mais bon…
En Inde, la réincarnation est la croyance, plus primitive, appelée métempsychose voulant qu’on se réincarne autant en une vache, un singe qu’un être humain, ce qui avec les siècles a disparu partout ailleurs, mais qu’importe le concept, une vie antérieure est une évidence pour eux, avec la résultante qu’un enfant qui parle de sa vie ancienne ne se fait pas fermer la trappe parce qu’il dit des niaiseries, comme c’est le cas en occident.

Il semblerait que les enfants soient les sujets les plus aptes à ramener avec eux des parcelles pour un, des pans entiers pour d’autres de leur vie antérieure. La méthode de Stevenson était simple et très efficace. Dès qu’un cas important lui était signalé, Stevenson savait que la portion la plus délicate de son travail allait consister à s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une invention, d’un canular quelconque. Il accumulait suffisamment de données sur le sujet, le plus souvent un jeune enfant de 5 ou 6 ans, capable de s’exprimer, puis sachant qu’il prétendait être l’incarnation de X ayant vécu 30 ou 40 ans avant, à tel endroit, Stevenson s’y rendait en toute discrétion et faisait son enquête sur ledit personnage sans jamais révéler que le tout était en lien avec un dossier de réincarnation. Détectives, pisteurs, etc. étaient mis à contribution.
Une fois son dossier complété, il se rendait chez l’enfant et se présentait aux parents à titre de chercheur, médecin et spécialiste afin de les aider. Le mot aide prend tout son sens, car l’enfant qui parle de vie antérieure peut devenir insistant, refuser sa nouvelle existence et causer un certain ramdam dans sa propre famille.
Une fois qu’il pouvait commencer à travailler, Stevenson recueillait le moindre détail accessible par la mémoire de l’enfant selon bien sûr des techniques d’interrogatoire adaptées à l’âge du témoin et aux besoins du chercheur.
La seconde étape consistait à emmener l’enfant avec ses parents sur les lieux de son ancienne incarnation, avec cette fois l’accord secret qu’il avait obtenu de la famille de ce dernier, de laisser l’enfant faire et dire ce qu’il voulait.
Ne soyez pas surpris d’apprendre qu’à chaque fois que la rencontre s’effectuait, des documents légaux étaient signés, indiquant que d’aucune manière, les deux familles n’allaient recevoir d’argent, de faveurs, de biens ou de quoi que ce soit, pas plus de la part du docteur Stevenson que d’une famille envers l’autre.
Tout cela peut vous paraître insuffisant, mais comprenez qu’ici n’est pas la place pour étaler les pages et les pages qui décrivent sa méthodologie, et ce pour chacun de ses nombreux dossiers. Mais cette lecture est par contre extrêmement révélatrice de la précision du mécanisme mis en place par Stevenson. Ce dernier a publié en tant que document de recherche scientifique à l’Université de Virginie plus de deux cents cas réussis dont le plus spectaculaire est celui du petit Parmod, 5 ans, qui est parvenu, une fois descendu du train dans une ville à 300 kilomètres de chez lui où il ne s’était jamais rendu, à fournir sur-le-champ toutes les indications routières pour se rendre exactement à l’adresse de son ancienne vie.
Il parvint par la suite à identifier chacune des pièces de la maison, donner des indications pour rebrancher une machine qui ne fonctionnait pas, identifier chacun des membres de son ancienne famille avec des anecdotes précises les concernant et surtout son épouse, sa veuve en somme, ce qui a causé peut-on le comprendre un certain émoi. Voir un enfant de 5 ans parler à l’amour de sa vie antérieure âgée de 10 fois son âge, n’est pas ordinaire.
Il existe ici même au Canada et aux États-Unis ainsi qu’en Europe, des cas aussi solides, mais qui ne traversent pas le mur de résistance que les gens pieux, embrigadés dans leurs croyances enfantines d’un joli paradis ou d’un cruel enfer éternel, ont érigé depuis des siècles. Et comme la science ridiculise tout ce qu’elle n’a pas encore compris, le cycle des vies antérieures devient donc l’un des plus grands secrets de l’univers avec la pluralité des mondes habités.
Qu’à cela ne tienne, la mort n’est qu’un intervalle entre deux existences différentes. Le docteur Michael Newton a publié un ouvrage dont j’ai largement fait état dans Les Divergents et qui porte un titre magnifique : Un autre corps pour mon âme !


Les travaux de Newton sont extrêmement intéressants puisqu’ils font état de la situation du JE dans cet intervalle entre deux vies, ce qu’il fait, ce qu’il devient, ce qu’il est et surtout ce qu’il prépare pour sa prochaine vie. Cela est bouleversant d’en prendre conscience parce qu’on réalise alors une chose qui pourrait paraitre terrifiante pour plusieurs. On réalise que notre identité actuelle n’est qu’un emprunt temporaire, un rôle comme au théâtre, sur une scène adaptée, choisie avec une pièce à jouer dont nous sommes l’auteur en partie.
Dans mes ouvrages, lorsque je traite de cette question, j’utilise cette analogie boiteuse comme toutes les analogies, mais qui tient la route. Lorsque Karine Vanasse interprète la vie de Justine Laurier, l’héritière de l’entreprise de son père, Blue Moon, elle devient Justine Laurier à fond, s’y donne entièrement et nous fait complètement oublier Karine Vanasse. Lorsque Justine Laurier meurt, soit à l’écran ou tout simplement parce que la série est terminée, Justine Laurier n’est alors qu’un souvenir dans la vie de Karine Vanasse.
Ce passage en Justine Laurier lui aura permis d’apprendre des choses de son métier, de raffiner son jeu, de prendre de l’expérience afin d’être encore et encore une meilleure comédienne, ce qui au final est l’objectif de vie qu’elle s’est fixée.
Puis, Karine Vanasse se réincarne en Isabelle St-Pierre, dans Au pire on se mariera, un personnage totalement différent, qui non seulement nous fait encore une fois oublier Karine Vanasse, mais aussi Justine Laurier et tous les autres personnages qu’elle a joués depuis Lucie Chaput dans la série Deux frères en 1999.
Nous sommes tous un personnage et cette existence est une pièce de théâtre que nous savons finira bien par finir. Mais nous, comme comédiens, serons toujours là, bien vivants et fins prêts pour un autre rôle.
De réaliser donc que la vraie Karine Vanasse, qui elle est vraiment, qui n’est pas plus Lise Delorme, Justine Laurier, Isabelle St-Pierre ou Lucie Chaput, mais bien Karine Vanasse, est un choc pour certains. Dans mon métier de journaliste aux cours des 50 dernières années, j’ai interviewé un grand nombre d’artistes, dont des comédiens, pour découvrir qu’elle était la vraie personne derrière le masque symbolique du théâtre. Cela réserve parfois de grandes surprises, parfois bonnes, parfois moins. Mais très rarement, elle est similaire à un personnage.
Or, nous sommes nous aussi de grands comédiens, de grands JE Cosmiques, qui une fois la mort du corps porteur de notre personnalité survenue, nous redevenons à part entière la seule Personne qui existe et qui soit vraie, avec un nom, une identité et une expérience de plusieurs vies accumulées au cours des siècles, voire des millénaires. Nous sommes tous Karine Vanasse quand nos personnages disparaissent.
Tout cela peut devenir extrêmement inconfortable pour un esprit conservateur très religieux ou très scientifique ou même pour quelqu’un qui ne cherche pas de réponses à des questions qu’ils ne posent jamais. Ou alors se dire : oui mais, il y a de plus en plus d’humains, d’où viennent-ils ? Ils me regardent droit dans les yeux comme s’ils ignoraient que la Terre n’est très certainement pas le seul monde habité dans ce vaste univers qu’est le nôtre, mais ça c’est un autre débat.
J’ai un souvenir à partager avec vous. Un jour m’est venue l’idée d’écrire un roman, il s’agissait d’un polar dont l’action se situait dans le Berlin des années 20. Je racontais alors l’histoire d’Otto Mueller, un commissaire de police dans un quartier mal famé, aux prises avec une série de vols très brutaux perpétrés par un certain Karl Schiller. Il faut se rappeler qu’à cette époque de l’après-guerre, l’argent, le mark allemand n’avait aucune valeur suite à ses multiples dévaluations, fruit de la défaite de 1914-1918 évidemment. C’est d’ailleurs dans la haine et le désespoir que les graines de la guerre suivante ont été semées avec succès comme nous le savons tous.
Dans mon roman, ce sont des diamants qui sont volés. S’emparer des diamants, de l’or ou des biens précieux était alors une issue pour plusieurs criminels. Karl Schiller était un monstre qui n’hésitait pas à tuer ses victimes si elles se mettaient en travers de son chemin. Otto Mueller, le commissaire, va d’ailleurs se faire abattre dans une ruelle et mourra, mais ce qui advient de Karl Schiller va demeurer un mystère.
Voici pourquoi on ne saura rien de la suite du roman. Je n’avais que neuf ans. Un jour ma mère m’avait remis de la verroterie en les déposant dans ma main pensant que je m’amuserais avec cela. Ce fut un choc. Toute l’histoire d’Otto Mueller s’est mise à débouler dans ma tête, bien qu’évidemment, je ne savais pas vraiment ce qu’était un commissaire de police, nous n’avons pas cela au Québec et j’ignorais tout de Berlin et des contraintes économiques des années 1920. Bref, je n’avais aucun élément pour écrire ce roman, aucun talent connu non plus pour le faire et après 25 pages manuscrites remises à mon père pour qu’il les fasse taper à la machine à son bureau, il a cessé. Il refusait d’encourager du plagiat, car à ses yeux, il est évident que je ne pouvais pas être l’auteur de ce roman, d’autant plus que j’éprouvais de très sérieuses difficultés à l’école. Un cancre de 9 ans ne peut pas écrire un roman quasi historique, une intrigue policière complexe avec meurtres et tout. IMPOSSIBLE !
Ce n’était pas un roman, mais un rappel de souvenirs vécus, non pas par le petit Jean de 9 ans, mais par le JE que j’étais, en lui, pour cette existence amorcée en 1950 et qui se poursuit encore à ce jour, et ce jusqu’à la prochaine. C’était un rappel de la précédente. De tous les pays d’Europe que je n’ai jamais voulu visiter, sans raison, à l’époque où je vivais à Paris, c’est l’Allemagne.
L’autre question qu’on me pose souvent est l’amnésie systématique associée à l’incarnation d’une nouvelle identité. Revenons à Karine Vanasse. Lorsqu’elle joue Isabelle St-Pierre, elle se souvient de Justine Laurier, mais cette dernière n’a plus aucun rapport avec Isabelle St-Pierre, elle ne peut d’aucune manière utiliser consciemment des aspects de Justine Laurier pour jouer Isabelle en se disant : « Ah oui, dans tel épisode de Blue Moon, j’ai fait ça alors ». Non.
Acquérir de l’expérience de jeu est une chose, mais répliquer un jeu en est une autre. La réalisatrice qui observe le jeu de Karine Vanasse dans le rôle d’Isabelle St-Pierre ne veut rien voir de Justine Laurier, il faut donc qu’Isabelle OUBLIE Justine, tout comme elle oublie qu’elle est Karine Vanasse.
Voilà pourquoi, même si mon JE se souvient par bribes de Otto Mueller, je ne peux en tant que Jean Casault redevenir ce dernier. JE n’ai jamais été Otto Mueller. Je dois m’investir à 100% dans la vie de Jean, celle de Otto s’étant terminée depuis fort longtemps. S’il fallait que nous conservions des souvenirs précis de toutes nos vies, ce serait un chaos mnémonique indescriptible. Il est donc impératif pour évoluer, croître, apprendre et devenir une meilleure personne de faire abstraction des scénarios de vie précédents.
Mais il arrive des accidents, comme Parmod ou Chase Bowman qui à 4 ans a subi un malaise profond en assistant aux feux d’artifice du 4 juillet à Philadelphie…

Un pédiatre ami de la famille était présent et, en le faisant parler, a découvert tout un pan de l’histoire d’un soldat noir de l’Union responsable de l’entretien des canons déballant tout sur la logistique complexe de l’époque. À 4 ans !
Si une poignée de faux diamants dans ma main a fait revivre Otto Mueller, des feux d’artifice reproduisant un théâtre d’opérations sanglant de la guerre de Sécession a eu le même effet chez ce petit bonhomme. Or, Chase Bowman est un adulte maintenant et n’a plus jamais revécu ce genre de souvenirs et doit relire le livre de sa mère Carol pour y croire. Son JE dois vivre la vie de Chase Bowman et non plus celle d’un soldat de l’Union du 19e siècle.
J’ai aussi dans mes cartons des dossiers locaux, le phénomène est universel. J’ai notamment l’histoire de Cathy O’Connor et la remontée mnémonique de son passé en tant que maman d’une certaine Eleanor Roosevelt. Pour celui ou celle qui se donne la peine de fouiller un peu, de consulter l’abondante littérature qui existe dans ce domaine, il devient rapidement évident que la réincarnation semble être une réponse tout à fait adéquate à l’évolution du JE.

Évidemment, il y aura des hypothèses alternatives comme les chromosomes mémoires de mon bon ami Charroux, un beau mythe celui-là, voulant, par exemple, que Chase ait récupéré des éléments vécus par ses ancêtres et qui se seraient transportés d’une génération à l’autre pour exploser un soir patriotique, mais voilà, la famille de Chase ne compte aucun ancêtre de couleur aussi loin qu’on puisse reculer. Et pas d’Allemands chez nous en 1920. Et de toute manière, cette hypothèse n’est qu’une tentative débridée pour trouver une réponse qui ne déstabilise pas à ce point, autant science que religion. Robert m’a toujours étonné par son refus des ovnis et de la réincarnation, alors qu’il ouvrait très large des portes sur des mystères tout aussi fantaisistes !
L’autre hypothèse est une captation télépathique d’évènements flottants dans une sorte d’énergie résiduelle qui aurait atterri sur Chase. Comme une crotte de pigeon en somme, et ça ne m’amuse plus d’en débattre.
On n’a donc le choix en tant qu’être humain de voir la mort comme une finalité digne du nihilisme le plus absolu, le néant , une issue finale après une seule vie, dans un paradis ou un enfer, ce qui au demeurant ne fait aucun sens, n’ayant aucune cohérence, puisque des gens naissent dans la facilité, grandissent dans l’amour des leurs et meurent à 90 ans paisiblement entourés, aimés et pardonnés de tout, alors que d’autres naissent dans la haine, la violence, le crime et meurent la gorge tranchée dans une ruelle.
Et bien sûr, ce qu’ignorent bien des croyants très conservateurs est que des milliards d’individus proposent une évolution graduelle de l’Esprit éternel que nous sommes, d’un corps à l’autre, à la manière déjà décrite du comédien qui endosse un costume, vit un scénario dont il est l’auteur en partie d’où le Destin, meurt sur la scène, et une fois le rideau tombé, se relève. Il le fait non pas en tant que personnage, mais comme comédien, et va préparer sa nouvelle existence, son prochain rôle.
Chez les Orientaux on découvre le samsara, ce cycle des existences conditionnées successives, soumises à la souffrance, à l’attachement et à l’ignorance. Ces états sont conditionnés par le karma. Lorsque ce cycle se termine après avoir expurgé le karma, c’est le nirvana. Voilà deux mots qui ont traversé nos consciences. Le karma et le nirvana.

Évidemment en tant que catholiques, nous sommes un peu comme les Juifs, coupables de tout, constamment, alors pour nous le karma est une punition. C’est complètement faux, le karma n’est pas une punition, mais une conséquence. L’an passé le préposé à l’entretien de ma voiture m’a dit qu’il devait changer une pièce onéreuse, sans quoi je pourrais subir un accident. Si je refuse, il pourrait donc y avoir une conséquence, à savoir un accident. Si cela se produit parce que je refuse de payer pour ça, ce n’est pas l’automobile qui va me punir ou le gars du garage, ce ne sera pas une punition, mais une conséquence. Si je paie les 1200 dollars de réparation, je vais m’éviter cette conséquence, j’aurai donc un meilleur karma sur la route. Ce n’est pas plus une récompense qu’une punition. Ces perceptions sont nées des religions qui ont toujours favorisé la méthode parent-enfant. Récompenser ou punir. Pfff on fait ça avec les enfants, mais aussi avec les chiens.
Le karma n’est rien d’autre que l’application de la troisième loi de Newton qui traite de la force exercée par un corps sur un autre, la loi en question affirmant alors qu’elle est toujours égale à la force réciproque, donc on parle d’action-réaction. Si je joue avec le feu, me brûler ne sera pas une punition, mais une conséquence de mon imprudence ou de ma témérité.
On peut facilement imaginer un très jeune JE cosmique, tout frais sorti d’une sorte de Goûve et bravant la matière, affrontant le sens même du mot dimensions, puis après des millénaires d’essais-erreurs, goutant pour la première fois aux joies et aux tourments de la volition, aux fabuleuses et aux cruelles réalités du solide, du mordant, de l’angoissant, mais simultanément, du caressant et de l’aimant.
On peut imaginer alors ce JE cosmique s’émouvoir d’un vécu trop intense et trop bref dans le corps d’un mort-né, blessure effroyable, non pour lui, mais pour ses parents, un karma lourd s’il en est un. On peut imaginer alors cet autre JE cosmique se blesser gravement et vivre une existence aux dépend des autres, un karma lourd pour lui s’il en est un et les autres, mais ce qui heurte le bon sens des bonnes gens, c’est pourquoi eux pourquoi lui, une si bonne personne. Nul ne connaît le parcours d’un JE depuis des siècles, et dès lors nul ne peut juger ni dans un sens ni dans l’autre.
Je termine toutefois en nous rappelant que oui, la mort est une bien triste chose pour ceux qui restent. Ils se sentent trahis par la vie, abandonnés par le sort ou par Dieu, esseulés par un manque et une absence cruelle, brutale et soudaine. Oui, la mort est bien triste ! Mais je me permets de vous le redire, que ce soit hier, que ce soit maintenant au XXIe siècle ou demain, si mourir est une bien triste chose, on n’en meurt pas !
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La mort n’est qu’un masque temporaire entre deux visages
Sans ambages, sans retenue, Jean Casault nous le dit carrément, en tant qu’Esprit éternel enfermé dans un corps pour expérimenter et vivre la vie, nous survivons à la mort du corps et après un moment nous revenons dans un autre. C’est le processus de la réincarnation et personne n’y échappe ! Un livre qui fut best-seller dès sa sortie.
Disponible en librairies, en bibliothèques ou peut être commandé chez l’éditeur ou Amazon.
Catégories :Ufologie profonde
Très intéressant, le JE oui est là pour évoluer à chaque fois, et je crois que notre conscience est UN ,on a accès à cette conscience universelle car ont à tous été se JE à chaque pas un à la fois pour évoluer spirituellement merci pour ce texte
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Pour ma part, étant très jeune, je trouvais injuste que, par exemple, certaines personnes naissaient dans des milieux riches et bien nourries alors que d’autres naissaient dans des conditions affreuses et violentes. Puis j’ai commencé des vols de nuit et j’ai eu des «flashs» de vies antérieures et je me suis réconcilié avec la vie en saisissant le parcours évolutif de chaque esprit incarné. Un beau texte merci.
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Ce que nous vivons ces temps-ci est tant qu’à moi la chance de se découvrir intérieurement, de comprendre enfin que ce JE, mon ESPRIT, est celui qui me guide dans cet évolution, qui me rends confiant dans ma décision de faire confiance en mon système immunitaire, ce corps que j’habite et qui évolue vers la lumière, alors que par cupidité il y en a qui veulent me distraire du but pour lequel je suis sur terre en voulant supprimé ce lien corps ESPRIT. Ils peuvent vouloir me faire peur en m’enlevant les biens matériels que je possède, mais ne peuvent absolument rien contre mon ESPRIT puisque c’est lui qui me guide. Les grands changements qui arrivent vont nous obligés à se diriger vers l’Amour total, l’abandon du matériel qui nous empêche d’évoluer vers ce qui est le paradis sur terre. C’est ce qui nous différencie des autres Êtres extra terrestre qui possèdent une grande évolution.
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