Deuxième partie
Pour la section maladies qui déforment le corps dans cet article, j’ai fait appel aux compétences éprouvées de la Société Doctissimo dont le siège social est à Boulogne. Le directeur médical est le docteur Gérald Kierzek et le rédacteur en chef David Bême. Il n’y a donc aucune fantaisie dans cet article pas plus au niveau du texte que des photographies.
Avertissement. Certaines images sont bouleversantes.
Dans cette série sur les créatures on a parlé d’un auteur sur les vampires qui n’avait rien d’un romancier en la personne de l’abbé Augustin Calmet qui fit paraître en 1746 : Dissertations sur les apparitions des anges, des démons et des esprits, et sur les revenants et vampires de Hongrie, de Bohême, de Moravie et de Silésie. Le professeur Nicholas Dion[1], de l’Université de Sherbrooke et spécialiste en histoire de la littérature française des 17e et 18e siècles, mène d’ailleurs une recherche sur l’émergence de la figure du vampire en France à partir de cette œuvre.
Dion explique que dès la fin du 17e siècle, des rumeurs se répandent en Europe occidentale voulant que des personnes soient revenues à la vie pour terroriser ou tuer des villageois en Istrie (Croatie), Hongrie, Moravie et Serbie. C’est une véritable folie à l’époque. Les gens déterrent les cadavres pour les brûler ou leur couper la tête, nous dit-il, citant dès lors le contenu du rapport médical dont j’ai parlé en première partie.
L’intérêt de l’Abbé Calmet vient évidemment du fait que plusieurs s’interrogent sur la nature de ces témoignages. Sont-ce des fantômes? Des revenants? Des démons? L’abbé Calmet prend le relais dans un traité qui aborde le sujet de manière plus large. Pour lui, l’important est de trancher la question en la replaçant dans un cadre catholique : est-ce que le diable a le pouvoir de ressusciter les morts ? Est-ce Dieu qui crée les vampires ? Est-ce le résultat de la sorcellerie ?
Dion fait ressortir plusieurs traits des vampires sur lesquels on savait à l’époque très peu de choses, beaucoup moins que de nos jours, mais ce que nous savons ne sont là que des clichés inventés pour donner du poids à la légende du vampire sanguinaire. Si leur caractéristique la plus célèbre, qui est de sucer le sang de leurs victimes, est souvent mentionnée, on ne sait rien du comment. Nulle part ailleurs qu’au cinéma et dans la littérature romancière actuelle, il est question de crocs amovibles ou même permanents. Toujours d’après les recherches du professeur Dion, ce qui intrigue Calmet est la présence d’une grande quantité de sang dans leurs tombes, lorsqu’on réussit à les trouver, et l’absence de rigor mortis (rigidité des morts), ce qui est un problème pour le chercheur religieux puisque cette particularité est associée aux saints dont le corps est protégé par Dieu. Il est évident que le sang est au cœur du vampirisme. Allongés dans leurs cercueils, leur sang vermeil, fluide et abondant s’extrait du corps par les yeux, le nez et les oreilles. Autre différence majeure : certains récits se déroulent pendant le jour. Autrement dit, les vampires ne brûlaient pas tous au soleil.

L’Abbé Calmet est crédible
Il l’est dans sa méthodologie. Il ne fait pas qu’écouter des commérages, il fait enquête, il interroge les témoins et ses sources sont nombreuses. Comme pour s’exorciser lui-même, il finit par affirmer ne pas croire que les vampires sont des morts-vivants ; église oblige, l’Inquisition étant peut-être sur sa fin, mais elle est encore présente.
Le prof Nicholas Dion fait ressortir l’essentiel de la différence entre le vampire étudié et le vampire filmé si je puis m’exprimer de la sorte. Les différences sont très nombreuses. On peut presque dire ce que j’ai déjà exprimé : que tout ce qu’on connaît de précis sur les vampires n’est que la résultante d’une formidable imagination. D’ailleurs, les auteurs eux-mêmes ne sont pas unanimes et vont même faire dire par leurs vampires inventés que toutes ces histoires de croix, d’ail et de désintégration au soleil ne sont que balivernes. Plus tard, on verra qu’il en est de même avec les loups-garous, bipèdes pour les uns et quadrupèdes pour les autres. Mais balivernes ou pas, une créature vampirique a déjà existé.
Ne jamais oublier ce qu’est la tératologie
La tératologie est une discipline médicale qui s’intéresse aux anomalies à tous les niveaux, notamment du corps humain. Un institut de ce genre est situé à Baie-Saint-Paul au Québec.

Ce très beau mot qu’est la tératologie est la version polie de ce que les ignorants utilisent lorsqu’ils voient l’un d’eux : freaks, bêtes de cirque ou monstres. Au 19e siècle et même au début du 20e, les propriétaires de cirques ambulants ont fait une fortune avec ces porteurs d’anomalies. Ils en faisaient les vedettes de leurs side shows sous une tente et ils étaient parfois modifiés avec du maquillage ou des rallonges pour empirer leur état sur le plan visuel. La femme à barbe, l’homme tronc, les jumelles siamoises, les géants et les nains, bien sûr, ont fait les belles années de ces entreprises. On doit aussi un attrait très particulier pour ces personnes à un certain Robert Ripley, croyez-le ou non.
Les témoignages qui font état de ces créatures décrivent-ils en fait des êtres qui souffrent de sérieux troubles physiques et/ou mentaux dans certains cas. Dieu sait si le corps humain à le don de produire d’exceptionnelles déformations comme vous le verrez.
Lorsque j’étais jeune et jusqu’à mes trente ans, nous allions visiter le Foyer de Charité de Pointe-Aux-Trembles où mon oncle Guy Casault, le frère de mon père était le directeur général. Cet endroit recevait les enfants abandonnés, parfois dans des poubelles, sur un banc public, sur le pas des portes de presbytères, victimes de l’alcoolisme de leurs parents ou de très sérieuses conditions de malformations génétiques. Mon frère et moi avons été exposés très jeune à cette réalité, ce qui a eu pour effet, je pense, de relativiser nos petits bobos et aussi de prendre conscience qu’un corps équilibré comme le nôtre était loin d’être la norme exclusive. Cela est délicat bien sûr de traiter ici d’enfants lourdement handicapés, déformés par des maladies dans un texte sur les vampires et autres créatures, mais c’est un passage obligé. Une partie des réponses les concernant pourrait très bien se trouver là dans une combinaison chimérique de conditions physiques et mentales effarantes.
Sur ces photos on voit à agauche la face et le profil d’un homme atteint de porphyrie et à droite le personnage de Nosferatu dont nous avons parlé en première partie. La ressemblance donne à penser que le maquilleur a été influencé.


Je crois qu’on peut penser que si un être humain vampire existe, il l’est de manière permanente, ne se transforme pas, n’est pas immortel, mais il peut être obsédé à l’extrême par la consommation de sang humain, au point de le rendre dangereusement dépendant. Dès lors s’il existe, il ne vit que la nuit pour éviter de fâcheuses rencontres et non par peur du soleil, bien qu’une autre maladie si elle y est associée pourrait aggraver sa condition. S’il ne se nourrit que de sang, la plupart du temps, des défaillances alimentaires peuvent provoquer des réactions étranges. Faire la rencontre d’une telle personne, physiquement altérée, mentalement dangereuse parce qu’atteint par une psychose, ne doit pas être de tout repos, ou alors le dernier. Je n’écarte pas cette possibilité.


La porphyrie oui, mais aussi le xeroderma pigmentosum (surtout les enfants appelés les enfants de la lune) pourrait en faire un vampire aux yeux de toute personne ignorante de l’existence de ces maladies. La progéria une cruelle affliction est du nombre des maladies qui déforment le corps humain.
Autres maladies qui déforment le corps

Le syndrome de Protée de Merrick, l’homme éléphant est très saisissant. On peut imaginer les légendes qu’il a créé à une époque de médecine absente ou dominée par le clergé. Sa consœur la maladie d’Ollier a des effets moins spectaculaires, mais une déformation très visible des jambes se manifeste. Nous sommes un peu plus familiers avec l’hydrocéphalie, mais l’éléphantisia est absolument terrifiante.


La neurofibromatose et surtout l’acromégalie qui s’apparente au gigantisme est assurément une série de déformations peu enviables
L’hypertrichose dont on a parlé sous le vocable réducteur de femme à barbe a un impact visuel porteur d’une certaine confusion. On peut y voir alors un animal plutôt qu’un humain mais elle est extrêmement rare.
Je suis persuadé que certains d’entre vous sont choqués par ces images que vous voyez peut-être pour la première fois. Vous êtes peut-être étonnés de constater à quel point notre corps, en plus d’être attaqué par bactéries et virus, peut aussi être à ce point dénaturé.

L’ablépharie est tellement rare qu’à peine 15 personnes en sont affligées sur 8 milliards d’humains, mais le potentiel de déformation est bel et bien là.

L’épidermodysplasie verruciforme déforme les mains et les pieds comme on le voit ici. Ce jeune homme sera éventuellement débarrassé de ces excroissances parce qu’il est soigné, mais nous savons très bien que dans certaines contrées du monde, parfois chez nous, les enfants qui naissent affligés de telles maladies sont abandonnés ou carrément tués.
Ce qu’on découvre ici ce sont des déformations qui nous donnent une piste concernant les témoignages de certaines créatures. Ces maladies n’expliquent pas tout, mais elle impose une très grande prudence dans nos envolées « fantastiques » et de se rappeler que si la nature en général nous épargne, on voit de quoi elle est capable aussi. Ces images n’illustrent pas toutes les déformations possibles.
Malgré tout
Malgré cette puissante démonstration visuelle, je continue de penser que rien de tout cela n’explique tout. Comme déjà dit, mes recherches me donnent à penser que certaines véritables créatures existent. Je ne m’intéresse pas aux monstres lacustres ni au sasquatch, car ceux-là sont véritablement des animaux, mais il y ce loup-garou que je soupçonne d’exister. Nous verrons cela en troisième partie laquelle est déjà disponible sur ce site. Les 4e et 5e ne le seront qu’après les Fêtes 2022-2023.
[1] On peut faire connaissance avec lui ici Nicholas Dion – Département des arts, langues et littératures – Université de Sherbrooke (usherbrooke.ca)
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Catégories :Articles - Ufologie profonde
Il y a des endroits en Afrique et ailleurs.Ces etres la on les attaches apres un arbre et on va leur donner a manger une fois par jour sans compter toutes les sévices qu’on fait subir aux albinos et nous on a eu aussi nos moments de gloire avec ces cas la .
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À suivre .
Merci .
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Bonjour,
Où peut-on acheter les livres de cette collection ? J’ai vérifié chez Archambault et Amazon et ils n’ont pas encore reçu les livres en question.
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contact@louisecourteau.com
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