
Chaque année j’amende cet article pour vous le représenter de nouveau pour souligner la fête de Noël. Cette fois, celle de 2022.
Comment parler d’une fête aussi paradoxale que Noël ! Pour moi c’est le cas. Évidemment, on écarte le Père Noël, mais j’écarte aussi toutes ces histoires de la naissance d’un Sauveur, Fils de Dieu qui relève d’un mythe aussi évident que Santa Claus.
Maintenant que nous sommes presque toujours seuls ma femme et moi dans le sud des États-Unis durant cette période, Noël n’exerce plus sa fascination d’antan. Je suis persuadé qu’ici au Québec à tout le moins, cette fête est associée aux cantiques à la radio, à la « neige de Noël » qui tombe en gros flocons par une soirée sans vent et par le fumet de la dinde et des tourtières. Il y a belle lurette que les calembredaines religieuses imposées n’ont plus d’impact sinon chez les très vieux qui n’ont pas même envie d’en discuter. Alors les pieds dans le sable sous l’ombre d’un palmier avec l’écume blanche de la Mer qui se déroule sous nos yeux, Noël ne veut plus absolument rien dire.
Noël ne se vit pas au présent. On se souvient de nos Noëls d’enfance qui eux avaient de l’importance. Pas pour tous faut-il le dire. Un jour, un ami de longue date, dont j’ai perdu la trace, me disait que pour lui Noël ce n’était que de la m… Des années plus tard, un autre m’a dit la même chose puis j’ai rencontré ma femme pour qui Noël était la plus joyeuse des fêtes. Et là, j’ai compris. L’enfance est la clef. François, celui détestait Noël n’a pas longuement élaboré, mais un père saoul qui bat femme et enfants, et c’est pire à Noël, résume assez bien la situation alors que pour ma femme, c’était un rituel fabuleux avec des décorations partout de la musique à tue-tête, des montagnes de cadeaux, de la bouffe de Noël alors évidemment c’est autre chose.
Chez-moi, c’était un salon funéraire à longueur d’année avec des faces mortuaires, sauf pendant les vacances d’été sur la côte Est américaine et Noël. C’est l’enfance qui définit le bonheur qui va suivre ou pas.
Mais cela n’a rien à voir avec la fête ! Je me souviens lorsque nous restions sur St-Cyrille que le Carnaval d’hiver de Québec était tout aussi festif parce que nous avions un grand balcon au 2e permettant à la visite de voir le défilé avec un drink en main et pour nous, des brownies avec une cerise confite dessus et du chocolat chaud. Le pied !
Il faut donc parler de Noël en reléguant au vestiaire toute cette merveilleuse subjectivité qui malheureusement n’a pas sa place quand la rigueur historico-scientifique réclame son dû. Et ça, c’est mon job ! Attention voici Grinch !
Commençons donc par déterminer l’origine du mot Noël parce que vous l’avez sans doute noté, les textes religieux ne parlent presque jamais de Noël, ils parlent plutôt de la Fête de la Nativité.
Le mot Noël à l’origine était Noio Hel.
L’origine est celte et les Celtes avaient à l’époque leur propre culture et leurs propres langues. Il y a beaucoup de mouvement chez les Celtes particulièrement dû à des guerres tribales, mais aussi à la suite de l’arrivée des Romains, non contents de conquérir la France et la Germanie, ils ont envahi la Grande-Bretagne, le Pays de Galles, l’Écosse, les Cornouailles, l’île de Man et la Bretagne. C’est entre le 5e siècle et le 8e siècle que les Celtes sont vraiment devenus Celtes. Il ne reste que très peu de leur langue d’origine de nos jours sauf peut-être pour le gaélique écossais et l’irlandais d’origine, le gallois et le breton, mais ce ne sont que des anecdotes dans le parler moderne largement dominé par l’anglais et le français. J’ai toutefois en mémoire une scène de la série Crown[1], dans lequel le futur roi Charles s’adresse en gaélique aux habitants du Pays de galles dont il est le Prince.
Noio Hel signifie la renaissance du soleil. On doit donc garder à l’esprit que le 21 décembre est effectivement le solstice d’hiver et que c’est à ce moment que le mouvement descendant de la lumière, opéré depuis le solstice d’été du 21 juin, s’inverse et que la Lumière va revenir. Dans l’antiquité, et ce jusqu’à tout récemment, ces deux fêtes sont célébrées partout dans le monde.
Chez les Romains, cette période au cours de laquelle on célébrait le solstice d’hiver, et je le répète, le retour graduel des longues journées se situant en décembre était appelé les Saturnales.
C’est ici qu’il faut comprendre ce qui s’est passé. Le christianisme a vu le jour non pas en Judée, chez les Juifs où dit-on serait né Jésus en admettant même son existence fort douteuse en raison de son historicité nulle, mais chez les Romains, ce qui explique d’ailleurs que malgré le fait que Jésus n’ait jamais posé le pied à Rome, cette religion est romaine d’où son nom d’origine le catholicisme romain. Comment cela s’est-il produit est simple. Après la mort de Jésus, un citoyen romain du nom de Saül, alias Paul, voyant que les Juifs n’avaient plus aucun intérêt pour les propos et prétendus enseignements de Jésus et que son présumé successeur le dénommé Pierre ne semblait pas capable d’honorer sa mission d’être Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église, un autre mythe, il s’improvisa alors comme le nouveau promoteur de cette religion. Il fuit la Judée et alla christianiser Rome en enrobant la vie de Jésus de miracles fabuleux et, condition expresse de réussite, il fit croire que Jésus ressuscita. Je dis condition expresse parce que les Romains, contrairement aux Juifs avaient déjà une religion très importante, surtout auprès des légionnaires, qui était le culte de Mithra provenant du Zoroastrisme. Ils adoraient comme on le sait ces dieux grecs, renommés à la sauce impériale, Zeus devenant Jupiter et surtout Héraclès devenant Hercule, lui-même ressuscité. Paul savait très bien qu’on ne peut pas imposer un nouveau Dieu aux Romains s’il n’a pas eu la décence de ressusciter. Il fallait également se battre contre cet Apollonius de Tyanele Jésus des Grecs avant qu’il ne ienne jouer dans leur cour. (Cf Les Divergents)
Mais cela ne suffit pas. Le christianisme demeure pathétique dans sa forme occulte, les premiers chrétiens n’étant qu’une secte, les membres identifiant leur repaire par un signe du poisson. Ils furent persécutés et, comme on le sait, jetés en pâture aux lions du Forum, martyrisés, incendiés par Néron, conspués par Dioclétien puis oubliés quelque peu quand un jour arriva un nouvel empereur. Constantin !
Ce dernier avait un mandat très précis. En 300, Rome n’était plus ce qu’elle était et son règne s’achevait, l’empire s’effritait. Constantin devait galvaniser ses troupes, oui, mais également ramener le peuple sous sa protection. Il devait les unifier. Et dans ce temps-là, la religion était ce que la politique est de nos jours, mais en beaucoup plus rassembleur. Il avait le choix entre adopter officiellement la religion mithriaque ou la religion chrétienne. Sa mère étant chrétienne, il en subit son influence et c’est le christianisme qui fut choisi. Césaropapiste, Constantin régla tous les détails de sa nouvelle religion. Il copia presque mot à mot les rituels de la religion mithriaque et modifia les cultes existants. Isis devint la Vierge Marie et ainsi de suite, obligeant les chrétiens à fêter l’anniversaire de naissance de leur Jésus en même temps que tout le monde, c’est-à-dire pendant les Saturnales. Appelé aussi les bacchanales.
Et comme déjà dit, il mélangea les rituels et fit en sorte que tout le monde soit content. Par exemple, durant les Saturnales, une fête païenne évidemment quand on est un catholique convaincu, les maisons étaient alors décorées de branches de houx et de sapin. Une journée pleine et entière était consacrée aux enfants. Puis, on en fixa la date de manière plus précise et c’est en 337 que le Pape Jules choisit cette période de l’année et fixa notamment le 25 décembre comme fête de Jésus, soit tout juste 9 mois après l’Annonciation. Il voulait faire coïncider cette fête avec les Saturnales afin que tout le monde célèbre sa propre fête en même temps sans confrontation. C’est vers le Ve siècle que le 25 décembre est fêté partout ailleurs qu’à Rome pour célébrer la naissance de Jésus.
Parallèlement à cela, le père Noël que tout le monde décrit comme une invention de Coca Cola est fausse. C’est sa représentation graphique qui nous vient de cette entreprise. Le beau gros bonhomme Noël traditionnel, mais le concept même du Père Noël remontent à Nicolas de Myre ayant vécu vers 260. C’était un pèlerin qui parcourait l’Asie Mineure et il fut tué, mais par l’Empereur Dioclétien. Nicolas de Myre était un homme très bon et très doux avec les enfants à qui, occasionnellement, il donnait des gâteries. On en fait une légende très résiliente et il devient, surtout en Europe, le Saint-Nicolas bien connu. Cette légende traversera en Amérique au 17e e siècle. Mais déjà dans les contes germaniques, on retrouve assez étonnamment un autre Nicolas, un personnage portant le nom de Hans Trapp au Palatinat en Bavière. Dans un poème de 1823, l’Américain Clement Clarke Moore fait allusion à un certain Santa Claus qu’il décrit comme un vieil homme à la barbe blanche et qui conduit un traîneau tiré par des rennes. En 1866, l’écrivain George P. Webster traite de l’été polaire et de la résidence de Santa Claus et de ses lutins sous les neiges du pôle Nord. Originaire de Palatinat, Thomas Nast dessinera le père Noël du poème en l’affublant d’un costume rouge garni de fourrure. L’image deviendra célèbre en 1931 et, comme déjà dit, c’est finalement Haddon Sundblom, publiciste graphiste qui terminera l’imagerie populaire de Santa Claus pour un contrat avec Coca Cola.

N’oublions pas le film de Noel le plus populaire de tous les temps Miracle sur la 34e rue avec Kris Kringle : le Père Noël lui-même. La crèche quant à elle nous vient de François d’Assise en 1223, celui qui prêchait la simplicité volontaire avec un certain fanatisme et parlait aux animaux, mais la crèche refera surface pour de bon au 16e siècle. Le sapin de Noël, lui, nous vient d’Alsace en 1521 avec ses pommes symbolisant celle du Paradis terrestre. Il évoluera jusqu’à sa forme présente adoptée en 1858 par un verrier qui fabriqua les premières boules de Noël. En passant, si vous vous souvenez de ces boules de Noël avec une concavité au centre, cela évoque quoi selon vous ? La belle grosse mordée de Ève, la vilaine, qui croqua la pomme offerte par le Démon et fit tomber son chum et toute l’humanité par la suite. Un beau mythe copié sur celui de Pandora, non pas le fabricant de bracelets clinquant, mais celle dont la Boîte recelait tous les maléfices du monde et qui fut ouverte par elle. C’est une longue histoire, mais en court, c’est Épiméthée, le frère de Prométhée qui se faisait manger le foie jour après jour, qui l’ouvrit et libéra ainsi, la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine la misère, la folie, le vice, la tromperie, la passion, l’orgueil et la CAQ. Mais au moins dans le fond, il y avait l’espérance.
Donc, nous savons maintenant que Noël est un mot celte, la naissance de Jésus n’a plus rien à voir avec ça puisque je vais le démontrer, il est né an avril et que le 25 décembre est un accommodement raisonnable pour éviter les chicanes. Le Père Noël est vieux comme la Terre, mais uniquement parce que c’est un vieux monsieur qui aimait donner des petites choses aux enfants, sans les agresser pour faire changement, et plus tard, on en fit un Saint-Nicolas qui devint un bonhomme Cola sous la plume habile d’un excellent dessinateur comme déja dit.
Jésus n’est pas né le 25 décembre
C’est très important de le savoir. Cela démontre que l’Église a des origines païennes et ne s’en vante pas. Bien longtemps après la disparition de l’empire sous laquelle elle était subjuguée, elle aurait pu se détacher du peloton original des Saturnales et revenir aux origines réelles, elle aurait même pu sortir de Rome comme ce fut le cas pour plusieurs lors du schisme qui envoya le Pape à Avignon en France, mais non. La Fête de Noël n’est pas celle de la naissance de Jésus, mais celle de la célébration d’un rite païen, Sol Invictus ou Noio Hel, soit le solstice d’hiver, tout comme le 21 juin n’est pas la fête de Jean le baptiste, mais celle du solstice d’été.
Les seuls éléments historiques que nous ayons sont évangéliques, ce qui ne vaut pas un clou lorsqu’on est un historien objectif et rigoureux. On doit faire avec, mais en y mettant énormément de réserves. On y découvre que les parents de Jésus, dont sa mère enceinte jusqu’aux yeux, arrivèrent à Bethléem pour la Pâque juive et en même temps pour l’enregistrement obligatoire décrété par Rome. Un recensement en somme. Si comme le veut la légende, ils ont du coucher dans une étable, c’était monnaie courante cela dit puisque ce district de la Judée, Bethléem n’avait pas les infrastructures hôtelières pour recevoir tout ce beau monde. C’est sans doute parce qu’elle était enceinte qu’on leur donna une étable au lieu de coucher à la belle étoile.
Et tout cela se produisait au printemps. Pourquoi ? Pour que tout le monde puisse s’y rendre, il ne fallait pas que ce soit en pleine saison de la moisson ou de la récolte. Il fallait donc éviter l’été et l’automne, mais aussi l’hiver, car même s’il n’y avait pas de neige et de blizzard en Judée, les températures pouvaient devenir très inconfortables. C’est donc en avril qu’ils se retrouvèrent à Bethléem et c’est en avril que serait né ce personnage en admettant seulement qu’il ait vraiment existé et qu’il s’agisse du même. Il est impossible de déterminer la date précise cela dit. Cela poserait problème à l’église qui fête Pâques en avril, ce qui rendrait rigolote la coïncidence de fêter à la fois la naissance et la résurrection d’un mec !
S’il est vrai que l’Église a pu imposer Jésus-Christ dans notre quotidien en instaurant le calendrier grégorien et le fait que nous comptons les années en fonction de l’An Un, soit la naissance de Jésus, elle s’est fait avoir ailleurs. Le Jour de repos, soit le 7e selon la Bible, est le dimanche et il coïncidait avec de nombreux cultes solaires cette même journée appelé le Sun Day. Les autres jours de semaine ne sont pas en reste et furent nommés en l’honneur de dieux scandinaves. Monday était le Moon Day, Tuesday en l’honneur du dieu scandinave Twy, dieu de la guerre, Wednesday en l’honneur de Woden, Thursday en l’honneur de Thor, Friday en l’honneur de Frigg. Saturday n’est pas en l’honneur de Saturne, mais c’est une déformation du vieil anglais qui signifie Eve of Sun, soit la veille du Sun Day.
Le 25 décembre est la date de naissance d’Horus, le dieu solaire de l’ancienne Égypte, de Krishna, du Panthéon hindouiste, de Mithra, divinité iranienne, de Dionysos, divinité grecque et de Tammouz, divinité perse qui donna l’idée aux Grecs de perfectionner leur Adonis. Toute la légende religieuse de la nativité repose sur un être divin né sur la Terre dans des conditions très humbles. Bref, un enfant divin, né dans un cachot qui fut soudainement illuminé, comme l’étable de Bethléem, et qu’un roi menaçait de mort, massacrant de ce fait tous les nouveau-nés du pays. Semble familier ! C’est la naissance de Krisna, né de sa mère vierge Dévaki. Intéressant non ? On retrouve également cette reine qui donna naissance à un enfant-dieu qui faisait pousser des fleurs de lotus sous ses pas. Tout comme Jésus, il quitta sa famille et jeûna pendant des années avant de débuter son ministère avec une douzaine de disciples. Belle question pour le Tricheur ça non ? La bonne réponse est le Prince Siddharta. Il devint l’Éveillé ou le Bouddha. Dans un autre ordre d’idée, on parle beaucoup d’une fête au cours de laquelle on transformait l’eau en vin : c’est en l’honneur de Bacchus, et non de Jésus aux noces de Cana, car c’est une tradition du culte de Dionysos qui symbolise cette force de la nature qui peut transmuter la sève en vin. C’est à ce même dieu-soleil qu’on attribue également le pouvoir de marcher sur les eaux… Et de multiplier les pains.
On a l’impression que les évangélistes ont tout fait pour prêter à Jésus des miracles déjà accomplis auparavant, histoire d’éviter une comparaison malsaine entre divinités. N’oublions pas que les premiers évangiles étaient destinés aux Romains, dois-je le rappeler, et qu’ils étaient très exigeants sur ses prouesses. Vous savez ce que cela me rappelle ? Je m’amuse beaucoup à regarder les séries de Flash, de Arrow et de Supergirl et ce qui me fascine, ce sont les critères pour être un super-héros. Il faut avoir des pouvoirs. Ce qui fait de Batman la seule grande exception. Or, les fans s’excitent avec les super-pouvoirs de l’un, aussi fascinants que Killer Frost et absurde que the Elastic Man ! Les Romains étaient également comme ça. Ils avaient leurs superhéros eux aussi, à qui ils rendaient un culte parfois fanatique. Alors, un Jésus qui se promène en sandale en disant aux gens de s’aimer les uns les autres et de croire en un seul Dieu, sans même un nom ? Pas vendeur ça ! Surtout auprès des Romains. DC Comics n’aurait pas fait fureur avec un super héros en jeans, pas de pouvoirs, pas même de techno, rien, demandant aux bons d’aimer les méchants.
Je tiens à souligner l’apport de trois ouvrages importants pour la rédaction de cet article, soit Édouard Shuré, Les Grands Initiés, mais aussi Ernest Renan, Histoire des origines du christianisme et tous les ouvrages de Gérald Messadié, un auteur avec qui j’ai eu de longues conversations, croyez-moi. C’est Messadié qui le premier souleva le manque de légitimité du christianisme imposé par Constantin aux Romains. Il suffit de bien étudier cette religion pour se rendre compte qu’elle fut plagiée de manière honteuse. Voyez ici la quantité de déjà vu que va soulever votre lecture.
Dans ses rituels, le mithraïsme évoque, bien avant Jésus, l’utilisation du pain et de l’eau, celle-ci se trouvant dans un bénitier situé sur le mur attenant à la porte du sanctuaire. Déjà vu. Le 25 décembre est la date mythique du culte de Mithra et ne perdons pas de vue que l’agneau en est son symbole. Déjà vu. Quant à Zoroastre lui-même, il a eu une vie entourée de légendes, aussi méconnue que sa date de naissance. On était convaincu de sa préexistence céleste et il naquit accompagné de phénomènes surnaturels. « Trois jours avant qu’il vienne au monde, le village brillait avec un tel éclat que les habitants, croyant à un incendie, l’abandonnèrent. Sa mère fut enveloppée d’une grande lumière et, trois jours durant, les côtés de sa maison apparaissaient comme ignés », nous dit Gildas Bourdais, chercheur et auteur.
Mais voyez plutôt ceci : selon la tradition, les mages se rassemblaient chaque année sur une montagne pour attendre cette naissance du Rédempteur, l’incarnation humaine de Mithra qu’une étoile devait annoncer et qui se produirait dans une grotte. Cela vous semble familier ? Il s’agit là d’un texte datant de plus de 700 ans AVANT Jésus-Christ, nous informe Helmer Ringgren et Ake V. Ström, deux chercheurs dont les ouvrages sont étonnants.[2] Il est tellement aisé d’y voir une allusion directe aux rois mages et à l’étoile qui annonce un sauveur que j’en suis gêné pour l’Église ! À votre messe de minuit, c’est la naissance de Mithra que vous soulignez ! Et de quantité d’autres, dont Jésus.
« Celui qui ne mangera pas mon corps et ne boira pas mon sang de façon à se confondre avec moi, et moi avec lui, n’aura pas le salut. » On croirait des paroles de Jésus au cours de la dernière Cène, mais elles sont attribuées au culte de Mithra. Ernest Renan commente : « On peut dire que si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été englobé par le mithraïsme. »
Tout cela laisse grandement présumer un plagiat incroyable par Matthieu, le seul évangéliste d’ailleurs à évoquer la naissance de Jésus avec autant d’éléments spectaculaires. En fait, une recherche approfondie du mythe de Mithra pourrait avoir des conséquences très fâcheuses concernant les emprunts de cet évangéliste qui a beaucoup fait pour la carrière de Jésus. Je l’ai d’ailleurs surnommé le René Angelil du Christ ! C’est l’évangile des miracles spectaculaires et des effets spéciaux. Tous les films sur Jésus sont basés sur l’Évangile de Matthieu ! Le culte de Mithra représente sans aucun doute la plus importante dénégation des Évangiles, dont celui de Matthieu.
Si les Évangiles ont emprunté beaucoup au culte de Mithra, on peut supposer qu’ils ont emprunté des éléments à d’autres croyances, ce qui semblait nécessaire pour diviniser Jésus et le placer au sommet. Il est important de reconnaître le bien-fondé d’une telle remise en question, ne serait-ce que pour remettre à leur juste place et le Christ, sa signification réelle de messie, et l’Église qui se veut son exclusive volonté. Rien ne s’oppose à cet exercice, sinon l’anathème prévu par celle-ci !
L’exégèse des textes bibliques n’explique pas Mithra qu’elle considère comme un mythe. Mithra est un dieu iranien datant de l’époque védique. Son culte s’est étendu en Asie Mineure puis à Rome où il est arrivé cent ans avant la naissance de Jésus. Mithra comptait parmi les divinités les plus populaires à cette époque. Est-il vraiment né un 25 décembre ? Absolument ! Mais retenez que le 25 décembre est la fête de la Lumière, la Natalis Solis Invicti, le retour de la lumière après de longs mois d’obscurité, je tiens à le redire. Cette fête symbolisait aussi l’espoir, celui généré par les promesses du printemps. La naissance de Mithra a bel et bien été annoncée par des bergers, et il est vrai que des mages se sont présentés à lui. Il est d’ailleurs plus probable que des mages se soient présentés à Mithra plutôt qu’à Jésus, puisqu’ils étaient du même territoire et de la même culture ethnique que Mithra : Perses ! Matthieu devait le savoir et a concocté un petit Jésus compatible avec cette belle histoire. Dans le mithriacisme, Dieu est composé de trois divinités cosmiques, la Sainte Trinité, et Mithra est le médiateur entre l’inaccessible et l’homme. On peut imager la Trinité de cette manière et le Fils tenir ce rôle, mais l’Église rétorque que Dieu n’est pas trois, mais un en trois. Quant aux propos de Messadié sur les paroles de la Cène que l’on retrouve dans la bouche de Mithra, ils sont tout à fait justes. Alors, d’après Messadié, ces paroles sont présentes dans le Livre de Zardusht : « Celui qui avale ma chair et absorbe mon sang demeure en moi et je demeure en lui. » Déjà vu, non ? En voici la preuve 700 ans plus tard : « Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe et, après avoir rendu grâce, il la leur donna, en disant : buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. » Matthieu 26, 28.
Cela dit, Mithra n’a pas été crucifié et donc n’est pas ressuscité d’entre les morts, ce qui constitue la base même du christianisme. C’est un point important. Mithra est cependant monté au ciel où il réside dans l’immortalité.
On n’en est pas à un scandale près avec l’Église, donc rien de surprenant à ce que la religion chrétienne soit le résultat d’un plagiat. Le prêtre de Mithra plaçait du miel sur la langue de l’adepte comme symbole de vie et d’immortalité. Déjà vu avec l’hostie. On utilisait une cloche pour marquer le point culminant des cérémonies mithriaques. Déjà entendu. Le jour sanctifié était le dimanche. Déjà vu. Les prêtres de Mithra étaient les indispensables liens entre l’homme et Dieu. Déjà vu. Cette prêtrise était fortement hiérarchisée en sept degrés. Déjà vu. Le grand-prêtre de Mithra était appelé Grand Pontife, un héritage de ses liens avec Rome. L’expression Pontifex Maximus était accolée à celle de l’empereur !
Il était interdit aux femmes d’officier aux mystères. Déjà vu. Le haut lieu du culte de Mithra était situé à Rome, sur une colline appelée Vaticanus. Déjà vu. La coiffure des prêtres du culte de Mithra était haute, avec une fente profonde au sommet et portait le nom de mitre ! Déjà vu. Mitre pour Mithra ? J’ajoute l’anneau porté par les prêtres, la canne pastorale comme signe d’autorité et l’aspersion des adeptes par de l’eau bénite. Déjà vu !
Mais comment se fait-il que tous ces faits n’aient pas été diffusés plus largement ? Comment l’Église a-t-elle pu mentir de la sorte et s’en tirer à bon compte ? Parce que l’Église a toujours contrôlé l’éducation religieuse en Occident ! L’Église ne considère pas que les cultes païens primitifs et les mythologies lui font compétition, mais elle n’en parle jamais. J’ai posé la question à un dévot baptiste évangéliste très à cheval sur les détails. Il a répondu : « Mithra ? Jamais entendu parler. Sans doute des païens comme il y en avait tant du temps de Jésus. »
Si on exclut les théologiens experts de l’histoire des différentes religions, tous ignorent le Code de Hammurabi et le culte de Mithra.[3] Ils y sont entièrement indifférents puisque ce sont là pour leur vertueuse perception des manifestations du paganisme ou de simples hérésies. C’est toujours la même réponse : « Ce sont des hérésies, c’est du paganisme, réfugiez-vous en Notre Seigneur Jésus-Christ qui incarne la seule vraie foi et en la très sainte mère l’Église, son épouse. Ne perdez pas votre temps et ne risquez pas votre Salut. »
Voici une réplique lors d’une conversation avec un évêque dans mon émission à CJRC durant les années 80 : « La foi n’est aucunement l’affaire des hommes et de la démocratie, comme l’intellectualisme n’a aucunement droit de cité dans les affaires du Père ! Ce que l’Église dit vient de Dieu. » Aucun débat d’idées entre un théiste et un déiste ne pourrait durer plus de 60 secondes avec de tels décalages dans les schémas de pensée.
Revenons à la stratégie gagnante du choix des Saturnales par Constantin pour célébrer Noël. Elles sont, à l’époque de la Rome antique, les fêtes les plus populaires et les plus appréciées. Elles rassemblent tout le monde, quel que soit son statut social. Elles ont lieu du 17 au 24 décembre, au moment du solstice d’hiver, en hommage à Saturne, un dieu aussi important dans le panthéon romain que l’est Cronos chez les Grecs. Il s’agit de grandes réjouissances populaires durant lesquelles les barrières sociales disparaissent. Les esclaves sont servis par leurs maîtres, on organise des repas, on échange des cadeaux, on les offre en grand nombre aux enfants, on achète du houx, du gui et du lierre. Est-il raisonnable de ma part de demander si cela n’évoque pas quelque chose de familier ? Depuis 274, les Saturnales sont prolongées jusqu’au 25 décembre par le Die Natalis Solis Invicti pour célébrer le jour de naissance de Sol Invictus, une divinité solaire empruntée au culte de Mithra.
Noël est le reliquat d’une fête païenne d’origine celtique et d’une autre, romaine, et tout aussi païenne. Quant à Jésus, j’aurai éventuellement à vous proposer une très profonde réflexion à la fois spirituelle et scientifique, mais je peux déjà vous donner la résultante. Ce personnage tel que décrit et voulu par l’Église comme le Fils de Dieu n’a jamais existé…
[1] Série télé de fiction produite par Netflix basée sur l’histoire contemporaine de la famille royale d’Angleterre.
[2] Ringgren, Helmer et Ake V. Ström. Les religions du Monde. Paris. Payot.
[3] Kahn, Jean-François. La tragédie de l’Occident. L’invention des Français (100-430 apr. J.-C.). Fayard/Pluriel. 2014.
__________________________________________________________________________________________________________________

Les religions, c’est assez !
Le Christ est le chef de tout homme et l’homme est le chef de la femme ! Voilà une affirmation connue pour être celle de Saint-Paul dans un texte sacré extrait du Nouveau Testament. Quand même ! À ne pas citer lors d’un mariage ! Mais bien au-delà, les prétentions religieuses sont intolérables et n’ont rien de divin ou de céleste et pourtant on les subit depuis plusieurs milliers d’années.
Les religions, sans aucune exception, n’ont aucun fondement réel, pas plus que contes, légendes et mythes. Pas plus Thor, Hercule, Osiris, Jésus, que Moïse ou Abraham, n’ont existé sur le plan historique et l’historicité des récits musulmans est douteuse.
Disponible en librairies, en bibliothèques ou peut être commandé chez l’éditeur ou Amazon.
Catégories :Ufologie profonde
J’ai adoré cette lecture passionnante vous devriez faire un livre là dessus peut-être que ça va réveiller les gens mais j’adore Noël mais gâcher pour tout le monde
J’aimeAimé par 1 personne
La Boite qui renfermait tout les maléfices du monde, l’orgueil et la CAQ, celle la est la meilleure que j’ai entendu à date, vous êtes tout un artiste de la plume ou du piton. Passez un très beau et bon Nouelle.
J’aimeAimé par 1 personne
Eh bien! Je suis agréablement surprise… Pour écrire cet article, vous avez fait une recherche exhaustive. Ayant moi-même regardé de près ou de loin au cours de ma vie l’histoire des religions, j’en suis venue à la conclusion que la grande Église catholique et sa suite papale en ont beaucoup emprunté aux religions païennes.
Mais, autre temps, autres us et coutumes, je me dis que les gens peuvent bien croire à ce qu’ils veulent en 2020.
J’aime la fête de Noël pour ce qu’elle apporte de réjouissances. Dans le meilleur des mondes, les parents et les enfants sont heureux et le père Noël de COCA-COLA fait bien sa job de porteur de joies. Je pratique la religion du cœur. Merci et joyeux Noël.
J’aimeAimé par 1 personne
Je me suis toujours questionné sur la raison de l’appellation « église catholique romaine ». Ayant appris à la petite école que les romains avaient tué Jésus et en plus que Jésus était juif. Mais personne n’a jamais pu m’éclairer. Vous oui. Merci monsieur Casault!
J’aimeAimé par 1 personne
Les Vikings quant ils se sont convertis progressivement au christianisme on envahis un paquet de coin (l’Irlande entre autres). Comme ces vikings connaissait un peuple qui s’habillait comme des lutins (les Lapons) et élevaient de rennes on peut deviner d’où le folklore du père noël vient. Le père noël est peut-être l’expression symbolique d’un roi viking qui a envahi les Lapons et les a mis à son service… par la suite transformé en sympathique personnage qui travaille avec des lutins (les Lapons) et des rennes dans un royaume secret.
J’aimeJ’aime